dimanche 22 juin 2025

En avant*


 Vous z'allez voir que faux-cul comme je suis, dimanche, je vais vous mensonger un reportage en direct de la place des Romanos, où se tenait la fameuse fête à neuneu, musicale en diable, qui fait mousser la guitare de Riri la mouscaille sur des vieux airs de poissognière (?), ou ma voisine d'en face (qui mousse aussi, les jours de grandes marées ) qui, les mains dans la farine, moule des batards, des tartes fines, monte dans les aigus avec une version inédite de Passez muscade, cette fameuse recette des iles qui nous brise les noix... Moi, le fanfaron des fanfares, le patapon des flonflons, je vous raconterai comment j'ai pécho une polonaise de Fredo le tubard, comment j'ai chopé des Variations de monsieur Goldberg dans le Bach à sable, ou un parfait inconnu dans un chef-d'oeuvre du vieux Bob...Vous m'entendrez brailler dans les coursives I can't get no Satisfaction parce que j'ai appris que ce vieux singe de Mick va faire le beau au mariage du milliardaire, et saloper les dessous de la Sérinissime qu'avait pas besoin de ces corniauds pour boire la tasse... Cinquante ans de glorieuse carrière pour finir comme un mickey, Mick tu me déçoit... 
 Et si par chance, je croise une paire de moustaches en ballade, là mes petits choux, vous n'êtes pas au bout de vos peines... Mais rassurez-vous, quand vous lirez ces lignes, le calme sera revenu, et ce n'est pas votre serviteur, fainéant affabulateur, qui dira le contraire.
 La fête de la Musique c'était hier... Aujourd'hui, y'a plus guère que le canon pour faire danser le monde..
* la zizique..

samedi 21 juin 2025

 Toute sa vie Loulou a été égouttier de Paris. Né le jour où Bruand, l'homme du Lapin agile cassait sa pipe, dans le bled où Céline exerçerait la médecine des pauvres au dispensaire après son retour du Cameroun, ça laissait un bel avenir au titi parigot. Ses parents, par inadvertance, ou bel optimisme, on ne sait pas. le prénommèrent Adolf. Pédigrée lourd à porter dans cette France de collabos, d'odeurs de choux, et de privations... Vous me direz doit bien y'avoir des Donald ou Vladimir qui naissent aujourd'hui devant des parents ahuris... Le gamin poussé en graine de canaille choisit le pseudo de Loulou, pour faire oublier l'autre, parce qu'il le "valait bien"... Et gare aux imprudents qui s'aventuraient à lui rappeler son blaze de naissance. Un loufiat de l'Etat Civil, pointilleux de la plume, en fit l'amère expérience... 
 Faut savoir qu'à cette époque, les chiottes sont dans la cour, au milieu des poules, des canards, des gaspards, et autres cafards qui tiennent le haut du pavé, l'eau pas si courante que ça, et les miochons du coin, plutôt voleurs de poules, que bouffeurs de madeleine chez Marcel... On ne choisit pas là où on se pose... Loulou voyoutera gentiment sur la lande, tâtera du bâton, et des geôles de la République, pour avoir joué du couteau sur les fort'ifs,  verra les Teutons défiler sur les Champs, se frottera aux pierreuses des boulevards, aux guingettes de Nogent, avant de s'enterrer pour vider les merdes parisiennes, chasser le raton-laveur (?), et les malheureux noyés de la Seine. Ca j'en aurai vu des saloperies défiler, c'était pas un métier facile, surtout pour le pif, mais on s'habitue à tout... T'as raison tonton...
 Un soir de beuverie, quand petit con de la dernière averse, je lui parlerai d'Henri Miller, et de ses Jours tranquilles à Clichy, il lèvera le sourcil, grattera ses tatouages, et reprendra une tranche de rillettes en bougonnant que tout ça c'est que des conneries d'banlieusard... J'oserai pas pousser le bouchon plus loin, d'ailleurs, Céline, il connaissait pas... C'est ça les égouttiers, pas littéraires pour un sou...
Vrac de souvenances.

jeudi 19 juin 2025

 Il faut voir tous ces gens du matin aux terrasses des bistrots... Il fait déjà chaud la bouillotte, mais à l'ombre du café-croissant, ça papote du monde comme il va, ou de Marcel Demer définitivement enterré dans le bestiaire d'un Oteur en jachère... Le loufiat, les bras nus, tatoué comme un rugbyman Samoan, se presse pas trop pour servir le chaland, et l'on n'en veut pas trop aux Violettes de faire des noeuds sur le trottoir, le caddie en folie, parce qu'on a trouvé un bras au fond de la rivière... Tu parles d'une affaire ! Pire les tags derrière le cimetière... On pousse gentiment les brins de paille qui piaillent, le gars du syndicat qui manifeste tout seul pour rameuter les troupes, et le banquier qu'en fume une dernière avant la crise économique...
 Les employés municipaux essayent la sono. Ce matin, c'est Marseillaise, c'est Sambre et Meuse, ces fies de garce qui résonnent chaque année pour fêter le grand tube du Général. Les hommes sont revenus de la guerre, et sur leur tête, le gazon repousse...* La Sous-préfète, et les pompiers, repassent le bleu de chauffe pour l'évènement, et les gosses de la crèche, qui ne se doutent de rien, attendent le feu d'artifice promis, le biberon de onze heures, et putain ! quand est-ce qu'on change ma couche ! Les beaux gosses se matent dans les vitrines sous l'oeil goguenard des tout vieux qui se promettent de changer leur couche aussi... Tout redevient mioche avec l'âge... Tout redevient moche... Dans une heure, ou deux, si le temps le permet, toute cette volaille sympatique rejoindra les abris ombragés, les passoires thermiques, les deux-pièces, cuisine au gaz, pour une sieste bien méritée, sauf la Sous-préfète qui essaiera des dessous coquins, rêvant de galipettes sous les ors de la Répu qu'en peut plus, les pompiers grognons appelés pour des feux de culottes, le loufiat qu'on retrouvera noyé dans une menthe à l'eau, et les lardons déçus du monde comme il va. On attendra des nouvelles du bras trouvé au fond de la rivière... Tu parles d'une affaire ! Une vraie misère...
* Brigitte Fontaine.
 Journal Confus. 18 juin 2025. 

mercredi 18 juin 2025

Ronchon

 Evidemment, qu'on ne peut rabâcher que les mêmes trucs à longueur de chaos ! Vous voudriez quoi ? Que l'on chante A la claire fontaine sous des averses de missiles ? Qu'on sorte dans les rues pour embrasser nos frères humains vous qui mourrez, du vieux François, pendu tout là-haut pour n'avoir pas suivi les préceptes à la con d'une bande de kroumirs enturbannés ? Que l'on rejoigne le camp des deux sinistres ? L'un qui ouvre la Tora à la page Massacres, pour sauver ses miches, et l'autre qui jure sur la Bible en braillant YMCA, sous une casquette débile, connards assumés devant Dieu, qui faut bien le dire, se fout pas mal des z'hommes, et de leur image à son... On ne parle même pas des autres... Les incendiaires, les trucidaires (?) sanguinaires, qui mettent le pied dans la porte, soufflent sur les braises comme des derviches tueurs, vieillards cacochymes, hargneux, qui dansent pire Saint Guy autour des bûchers, et des camps d'internement... Bien entendu, les peuples s'enflamment, prêts à Mourir pour des idées, le fameux syndrome du martyr qui ne voit pas plus loin que le bout de sa croix, pendant que les marchands de canons rigolent... Les peuples devraient se rebiffer, faire chauffer les arpions des Dieux, les chasser de leur paradis à deux balles, pour danser la carmagnole sous les lampions avec Ninon, mais non... Ils allument leurs écrans, regardent les morts qui s'entassent, et passent à autre chose... Qu'est-ce qu'ils ont foutu Adam, et sa grognasse ? Et les gars du dessus qui mettent le chauffage à fond, s'inventent de nouveaux moustiques à ratiboiser, chaque jours, chaque heures, chaque minutes... Le Tango des bouchers ( faut qu'ça saigne !) remplace Fais dodo, t'auras du gâteau. Les grandes orgues, les Te deum, et plus tard, les commémorations au pied du monument, les plus jamais ça... Tant pis pour nous.

mardi 17 juin 2025

                                                                   Je suis
                                                                   un autre.
                                                                   Je suis
                                                                   une légende.

En avant*

 Vous z'allez voir que faux-cul comme je suis, dimanche, je vais vous mensonger un reportage en direct de la place des Romanos, où se te...