jeudi 7 août 2025


 Un lecteur imbécile m'a tiré de la page 238  du livre où je finissais mes jours peinarde.
 Je ne saurai jamais si le commissaire Moifort a trouvé l'assassin de la belle inconnue...


mercredi 6 août 2025


 Le temps de karchériser l'étage du bas avec la même vigueur que la femme de ménage use son dos dans les escaliers de l'immeuble, de rendre présentables le côté pile, et le côté face, quand les petits travailleurs anonymes ont fini leur boulot, nettoyé les couloirs, et peinards attendent le lendemain, comme tous les prolos qui se respectent, 1971, et la fin du vingtième  dévalent les pentes du lavabo. Un mélange de glaires, salive, flux gastriques,  et goût de dentifrice au jus de ratatouiller, censé, d'aprés mon escroc de pharmacien, protéger les trois ratiches encore valides dans le clapet, et la langue bien pendue qui campent dans le gosier envers et contre tous. Je rame un peu... Rattrape vite fait la savonnette qui se faisait la malle sur le tapis pour se faire mousser. La savonnette adore se faire mousser, pire tous les branquignoles qui me saoulent à longueur de temps, et si les cloches n'avaient pas sonné la fin de la récré, on devait être dimanche, jour de messe, et de poulet rôti, jeunes couples cathos bien mis, ou vieilles noiraudes sur le parvis, je serais resté la bite à l'air à ressasser mes vieilles lunes, devant l'abïme qui s'ouvrait, à compter les années sur mes paluches qui tremblaient un peu devant le vide..
 A dire vrai, malgré les mandibules en vrac, les mouches qui se matent dans le miroir, et une drôle de mixture qui me coule du pif, je me fous pas mal des souvenirs. J'ai passé l'âge. Cuit, et recuit dans le chaudron des ombres qui glougloutent, j'écume le gras pour ne garder que les os, ronge mon frein encore, et encore, et quand j'arrive aux derniers moignons, basta ! Je grignote le fond de la gamelle, racle les dernières miettes, renifle des senteurs, des remugles, pire un clebard en rut, et remet la marmite sur le feu, en attendant mieux... Je cuisine le temps à ma façon. Certains optimistes prétendent que j'ai de beaux restes...
 C'est encore une fois, la petite radio qui me sort des limbes. Qui donc est derrière le micro ? A qui appartient cette voix de matou, bien posée, comme on dit, chez les pros du bastringue...Est-ce que  le type qui parle de Tarantula dans le poste, a un cors au pied qui le fait souffrir, des ennuis avec le fisc, ou une femme infidèle ? On ne saura jamais... J'ai moi-même eu des femmes infidèles, des problèmes de pognon, mais jamais de cors au panard... On pourrait parler de tout ça, avec le gus de la tsf. Peut-être qu'au hasard d'une rencontre, à la terrasse d'un bistrot, on deviendrait potes.Je lui dirais que j'ai jamais rien compris à la prose tarabiscotée du Bob, comme à celle des beatniks qui me font royalement chier... Mais bon, je suis pas une lumière non plus... Si y'a pas un méchant, une blondasse, ou une histoire à toto, planqués entre les pages, les bouquins me tombent des mains. Du coup, y'en a plein la chambrée qui empêchent la libre circulation des capitaux, péchés s'il en est.  Je lui raconterais la mort de Jim Morrisson dans les chiottes du R§Roll Circus, ou de Gene Vincent, celle de Jimi, et de plein d'autres, que je connais pas... La mort fait pas de détail...  De l'araignée collée au mur, une grosse tarentule justement. Et lui sourirait de me voir si vieux, râbacheur incontinent de Pénélopes qui passent illico pour de fieffées salopes. Comment en cette année 1971, j'ai écrasé un chat noir sur une route de campagne, rentrant d'une bamboula du diable. Sinistre matou qui me hante encore aujourd'hui... .Je lui demanderais des nouvelles de Bob...
Mementoto.
 


mardi 5 août 2025

                                                                 Il n'est jamais
                                                                 trop tard, pour
                                                                 mal faire.

lundi 4 août 2025

 Le fait de craquer
 une allumette,
 n'incite pas
 à foutre le feu
 partout...
 Ce serait trop
 simple...

dimanche 3 août 2025

Amen.

 Paraît que les établissements Les Tables à Elohim
 se sont fait pincés pire Rachida, notre ministre trop
 rigolote, pour avoir mis les doigts dans le pot de
 confiote de La Loi.
 On nous précise de sources sûres, que Jéhovah le 
 nabbab qui préside aux destinées de la boite, aurait
 tiré la barbe du directeur des ventes le vieux Moïse
 lui précisant, s'il en était besoin, qu'une des devises
 la plus connue de la Multi, résumerait la situation
 actuelle : Tu ne commettras pas de meurtre...
 Qu'il en soit ainsi.
 Le Diable en rit encore...

samedi 2 août 2025



Je suis brouillé avec la glace de ma petite salle d'eau. Trop grande la glace... Brillante pire un lac sibérien, avec ses loupiotes qui vous font cligner des yeux. Au prétexte de choper les points noirs discrets jusqu'au fond des oreilles, elle envahit l'espace, happe la cuvette de chiotte, le sèche serviettes, le néon qui clignote,  un pan de carrelage piqué, un morceau du mur gris souris qui s'effrite doucement. D'est en Ouest, ce miroir sans méchante reine, joue aussi avec l'araignée velue posée derrière la porte. Fausse, l'araignée. Bestiole farces, et attrapes, elle ne sert qu'à foutre la trouille aux visiteurs pressés, "petite ou grosse commission" disait ma mère. qui gueulent et pissent à côté du trou, ou en oublient de remonter leur culottes, de surprise. Tous me traitent de noms d'oiseaux pas fréquentables, parce qu'il faut bien que la peur sorte de quelque part, sinistre bouffon, farceur mal poli, vieux gâteux, toto colle au cul, turlupin de la chanson quand je leur propose la vipère en boule dans le salon, la chauve-souris suspendue au lustre hérité de ma grand-mère, ou quelques vers de Maître François. Avec le gant qui dérape sur la barbe de la veille, qui fait le bruit d'un chat qui gratte sa litière, rase gratis, écorche au passage un minuscule bouton, anonyme, saloperie posée sur le front qui laisse un mince trait de sang, comme le coup de plume rageur d'un huissier de justice qui termine sa journée, je suspecte une drole de limonade qui s'annonce. Une nouvelle signature sur ma tronche cabossée... Rien de bien grave pourtant, un détail sur la toile... Ma binette d'Auguste n'a rien de commun avec les champs de mines qu'on croise sur la bobine d'un mi-lourd ravagé par les torgnoles, ou sur la face rougeaude d'un ivrogne rigolard, le pif lampadaire, et l'haleine de chacal... La boxe, je suis pas fan... J'ai bien vu quelques photos... Des portraits de champions mythiques dans les magazines. Des peoples avant l'heure qui défrayaient la chronique avec des blondes Marylin, du scotch, et des amphètes... Le combat du siècle au Madison Square Garden en 1971... Le KO au huitième round... Cerdan, Ali, Tyson, rubriques sportives dans des coupures de journaux défraîchies, entre les courses de vélo, et les pronostics hippiques... 1971, Brown Sugar est dans les Charts, Sticky Fingers dans les bacs. Penser à voler l'opus au Monoprix. La caissière aux yeux doux me laisse faire depuis que je l'ai surprise à taper dans la caisse.... Depuis la mort de Brian, les Stones fréquentent le Cornu qui remet les choses en place, prépare Exile on main street avec les Sisters Morphine de la Villa Nellcôte...  Je  traîne ma vingtaine dans des bistrots de quartier, des rades de province, où l'ennui tape le carton avec la pin-up allongée sur le verre du flipper. comme le synopsis d'une série de quelques saisons, rabâché sans cesse,  et quand un aristo de la cuite, un dur à cuire de la chopine me fait écouter Coltrane, j'imagine que la roue tourne dans le bon sens. La chance du pochtron sans doute... 
Mémentoto.


 

vendredi 1 août 2025

 Dans le temps, on était tranquilles... Les mecs arrivaient, s'asseyaient sur des caisses, buvaient quelques bières en échangeant des combines pour jouer mieux... Personne ne pensait à se faire mousser, à mettre sa fiole sur Tic et Toc, ou à faire des caprices de stars... On servait des gambas au piment, ou des côtes d'agneaux grillées, c'était les spécialités maison... On se foutait de qui était qui...
 J'ai fait des parties de billard avec Ron Wood des Rolling Stones.
 Je savais même pas qui c'était...
 Ibiza 1975.


 Un lecteur imbécile m'a tiré de la page 238  du livre où je finissais mes jours peinarde.  Je ne saurai jamais si le commissaire Moifor...