dimanche 1 janvier 2012

C'était une journée bizarre. Ni chaude, ni froide, ni gaie ni triste. Pas de souris verte qui courrait dans l'herbe. Juste une lueur un brin clinique, comme celle qu'on imagine à l'institut médico-légal ou celle qui te brise la rétine quand tu ouvres un congélateur...
"Une journée blafarde" aurait dit Patrick l'instit.
"Un jour sans" aurait prédit Fernand.
Ce salopard de James décida qu'il était temps de sortir le grand jeu. Si les gammes majeures, quintes et tierces confondues ne posaient pas de problèmes particuliers - C'était des bestioles avenantes, compréhensives, toujours prêtes à satisfaire l'égo du marchand de savates - l'idole devenait ronchon quand on approchait des fameux diminués. Cinquième, septième, neuvième, la sainte-trinité des empêcheurs de danser en rond. Les fouchtras qui laissaient la giroflée gauche pantelante, soumise soudain aux lois de l'arthrite et de la pesanteur. Ne parlons même pas de la droite qui s'embourbait dans des dièses innacessibles au commun mortels et autres parasites qui embouteillent les ondes...
Et James de lancer, rageur une phrase qui resterait célèbre dans les annales (YouPorn) des faiseurs de comptines "Vingt dieu ! C'est plus des pognes, c'est des palmes !" Eh ! Oui ! Gentil fifrelin, les gaspards se fendent la gueule quand tu joues de ta flûte enchantée... Pas sûr qu'ils te suivront jusqu'à l'étang. Et ta souris verte qui pose ses crottes sur les ratiches du piano, elle javate, elle menuette, elle s'envalse et fandango....
La première journée de l'année... Disons la première fessée...
James s'accrocha à une ritournelle de cour de récré comme une lampe-torche à un campeur.
Une nouvelle année
Les doigts dans le nez
Une année d'perdue
Les doigts dans le c...
Finalement, il se décida pour le bistrot...

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 H                                                                                                           U                              ...