lundi 9 janvier 2012

LES BOBARDS A BOBBY

Je connais un type qui est sorti indemne d'un accident de piano. Ce con avait chevauché toute la nuit avec les Walkyries, et au petit matin, au moment de reprendre la partoche, il était tout flanelle. La tête en Tchernobyl, les boyaux en tire-bouchon avec en prime un vieux boogie woogie qui lui traversait la cafetière en faisant autant de chambard que les Coconuts en folie... Pas vraiment la forme pour attaquer sereinement les arpèges et les atonales. Quelques musicos avisés avaient bien tenté de le dissuader - Il y a des matins où la portée est plus dangereuse qu'une fosse d'orchestre, plus vacharde qu'un Si Mineur - mais, l'autre borné comme un accord de Krakwerk n'avait rien voulu savoir.
Il est parti en vrille sur une gamme chromatique, vite, vite, beaucoup trop vite et s'est pris un Do Majeur en pleine poire. Tu parles d'une sarabande... Le choc a explosé le bastringue, démantibulé le clavier (on a retrouvé des touches dièse partout dans la cambuse) et flingué à tout jamais "Une chanson douce que lui chantait sa maman".
Miraculeusement, il est sorti nickel du méchant concerto...  Enfin presque... La convalo fut difficile. Chanson française le matin, fanfares en électrochoc, et "L'enlèvement au Sérail" qui tourne en boucle, qui valse à mille temps. Aimable et son orchestre... Vous voyez la salade... Le traumatisme fragile comme un soufflet d'accordéon...
Depuis, c'est la cacophonie. Il mélange toutes les clefs et javate tous les jours devant le Prisunic avec un harmonica qui s'enrhume.

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