dimanche 1 avril 2012

CHRONIQUE LE TEMPS

" Corne d'Auroch*. Quand tu sors de l'enveloppe sociale, le temps n'est plus un ennemi. La cigarette dure plus longtemps, et si l'aspiration vers le vide demeure la même, tu plonges moins vite. Tu reviens de la guerre et le gazon repousse sur ta tête. Les bestioles de l'été carmagnolent autour de toi quand tu poses ton cul dans l'herbe, toujours prêtes à te pomper le sang bien sûr... C'est leur boulot.. Mais tu t'en fous, tu gesticules, moulines les bras et les gambettes. Les minutes s'échappent, et toi, tu restes dans le peloton, histoire de garder un peu de jus pour demain..Tu sers fort le guidon en grimpant la côte,  évitant de regarder en arrière... Pour un peu, tu laisserais pousser la barbe sur ta couenne. Tu reprendrais ta vieille guitare de poussière et tu irais t'asseoir autour du feu avec les autres...
Mais faut pas déconner. Pas s'imaginer que ça va durer longtemps. C'est une "offre soumise à conditions", une parenthèse, un feu d'artifice annulé pour cause de tempête prochaine. Je ne vois que la retraite pour continuer à faire le guignol dans la boule de verre en la retournant pour faire tomber la neige...Et c'est bientôt mon Léo... De l'autre côté de la rue... Je ne sais pas comment je poinçonnerai mon ticket... Comment j'arpenterai le quai... Faut sûrement faire gaffe. Tu traverses les voies, et il y a toujours une vieille loco qui traîne... Qu'est-ce que je serai devenu dans deux ans ? Dans quelle grotte j'habiterai ? En attendant, demain, fini les vacances... Je retourne au bunker... "*
* Désormais, toutes les " Chronique le Temps " commenceront par Corne d'Auroch parce que j'aime bien le nom d'Emile Miramont.
* Journal non daté.

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