lundi 30 avril 2012

RETROUVAILLES

Imaginez... Un matin ordinaire. Calme et volupté dans la chambrée. Ça fait deux heures et douze clops que je m'escrime sur la montée chromatique de "Red House". Je vous explique pas le chantier.... Déjà que sur ma guitare cabossée j'arrive péniblement à enfiler trois accords l'un dans l'autre... S'attaquer à ce blues (version Hendrix en plus, se refuse rien le paltoquet ! ) ça ressemble à un unijambiste qui s'inscrit au marathon, à une histoire de robinets qui coulent, de trains qui se croisent, que j'y ai jamais rien compris. A un député devant un marché truqué ( pour rester dans l'actu ). Pour les comparaisons vaseuses, j'ai aussi la main d'un zouave dans la culotte d'Adriana, des yeux de biche dans le bouillon, des paroles en l'air qui retombent jamais et caetera... Comme dirait ma prof de langue morte en la tournant sept fois dans sa bouche... Faîtes le tri... Vous êtes assez grands...
Corne d'auroch et peau de zébu, ça commence à m'escaguasser sérieux cette petite musique... Je suis au bord du gouffre, de la rupture diplomatique. J'ai la dextre en quenouille et je maudis tous les gratouilleux de l'univers. Mais comme disait l'autre " De la sueur et des larmes ". Ca devait être un joueur de mandoline machin, un amateur de flûte à bec pour dégoiser une telle connerie... Mais je m'égare... Je m'éparpille...
J'en suis là à ramasser les miettes de ma déconvenue ( hé ! Levy tiens toi bien j'arrive ! ) quand coup de tonnerre dans la contrée, on SONNE chez MOI ! Foutre de Dieu et Palsembleu ! D'habitude jamais personne ne se risque à une telle martingale... Les seuls qui osent encore troubler l'eau limpide du lavabo où je trempe mes patounes une fois la semaine ( qu'est-ce que je raconte moi ! ), c'est les pompiers une fois l'an. Même le facteur ne se hasarde plus. Et les Jéovah une fois leur a suffit... Me prennent pour l'Apocalypse maintenant... C'est vous dire l'audace du malotru qui patiente dans le couloir.. Suicidaire il est le gars... Je dis le gars, parce que je n'imagine pas la fée Clochette tambouriner à ma lourde pour me proposer de me changer la devanture (ndl)...
Je range ma gratte, j'arme déjà mon moulin à jactance, on ne sait jamais.. Et j'ouvre...
"Là coco, tu m'fais un fondu enchaîné sur le couloir, et un gros plan sur la tronche de notre héros, plus étonné qu'un lardon qui sort du ventre de sa mère...".
Vous vous attendez à quoi mes chéris ? La voisine qu'a plus de sel ? Un sondeur imprudent ? Un huissier dépressif ? Un militant socialo en quête de bulletin ? Que nenni, mes bons ! Que nenni ! Seulement la carcasse du Grand Michel dans le chambranle... Apparition funeste et annonciatrice de bien des malheurs... Du coup, c'est moi qui recule, qui tombe de l'armoire, qui m'embrouille les pinceaux dans le paillasson...
Il a l'air tout chiffonné l'escogriffe. Les yeux de cocker et la moustache en berne...
"J'peux entrer " qu'il me dit... On dirait qu'il a de la sciure sur la menteuse... Doit pas être à son premier canon...
Demain, je vous raconte rien. C'est le premier mai. Je fais relâche. Je me défile....


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