jeudi 18 octobre 2012

NESTOR

Bon, mettons les choses au clair ( de lune ). Moi, Charbon de bois que l'oteur fait passer pour un ours qui boufferait de la viande crue et boirait du vinaigre ( Il en est capable le bougre ! ), je suis pas celle que vous croyez...Vous fiez pas à mon physique de Raspoutine cabossé... A mes paluches d'ogre et à ma bedaine de ténor... Sous la broussaille, bien planqué sous la couenne de croco, y'a jamais qu'un gars qui vous ressemble... Quatre extrémités, un carillon qui résonne et une boite à malice, qui, chez moi, n'en fait qu'à sa tête, bien que j'y applique chaque jour qui passe une couche de savoir-vivre parmi mes frèrots humains... Je la houspille quand elle sort des clous, et la remet droite quand elle fait son cheval à bascule... Comme vous, je vous dis...Comme vous, je cours après les mêmes carottes, fais la queue chez le boulanger et rêve de gagner à la Loterie Nationale... Alors quand l'autre Affreux me fait bouffer des entrailles de lapin et savater Boccuse mon clèbard adoré, vous avouerez qu'il déraille grave dans sa caboche à lui... Je suis un gars ben ordinaire dirait Robert.
Bref, revenons à nos croutons... Que je vous narre dans le détail...
L'ote soir, je finissais peinard une petite fiole de produit toxique devant la téloche. Nini était sortie avec la Belle Hortense ( Ouais, elles sont devenues copines, je vous raconterai plus tard... ), pour assister à la finale d'un concours de catch féminin, discipline qu'elles pratiquent toutes les deux les jours de solde. Je venais de me cogner l'extinction des feux de broussaille en Nouvelle-Zélande, l'inaptitude des tueurs en série à participer aux oeuvres de bienfaisance et deux sociologues qui jactaient sur l'influence du sado-masochisme chez les seniors, quand je tombe ( accidentellement ) sur la bouille de ce bon Léo. Le papa à Nestor qui raconte sa life... Des mirettes qui pétillent derrière ses pare-brises, et une classe pas possible quand tu le regardes tirer sur sa bouffarde... L'art de laisser cramer l'allumette tout en dégoisant sur son copinage avec Eluard, et au dernier moment, l'enflammer sur le culot... Un gros nuage de fumée bleue qui fait tousser l'interwwwouwwweur... 
Un mec sympa, lucide et un peu réac comme je les aime... Je savais pas qu'il avait été pote avec les surréalistes, inventé le " décollage", écrit des poèmes et signé des manifestes pour sauver Léon Troski...  Il a fait pas mal de conneries qui, dans ces années-là ne vous envoyaient pas forcément en camp de rétention... Juste un coup de pied dans le derche et tu repartais tapiner sur la lande.... Faut dire que c'était avant la guerre... La deuxième, celle qui ferait s'enflammer les guignols de tous poils... Il parle de Breton, Dali, Magritte et les autres comme des voisins de palier qui prennent l'apéro ensembles... Sacrée fréquentation quand même... Autre chose que l'Oteur qui nous rebat les feuilles avec les aventures de Sylvain et Sylvette...
Vous lui direz à l'Oteur que j'ai passé une bonne soirée, qu'il arrête de me prendre pour le croque-mitaine... Je compte sur vous ( et sur les doigts de ma main gauche, celle de Django ).


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