mercredi 12 juin 2013

TOURNEZ MANEGES

Je sais bien que vous avez une cervelle de moineau et une mémoire de poisson rouge mais vous devez bien vous souvenir de la dernière quinzaine ( et de celle d'avant ) où l'on s'éclairait à la lampe à pétrole pour compenser la dépense d'énergie des grille-pains électriques qui nous évitaient les engelures et les rhums à répétition... On se réveillait les matins la goutte au nez, et les poils dressés sous la couette en écoutant la rumba de la pluie sur les vitres,  bien contents d'éviter le givre sur les carreaux et d'avoir un toit au-dessus de la cafetière... On parlait de dysfonctionnement climatique, de courants froids venus de la péninsule du Nord ( ou d'ailleurs on savait plus... ) qui partouzaient avec une armada de flatulences Sud-Sud Ouest qui nous mettaient une telle pression ( pour ne pas dire dépression ) que les piafs savaient plus comment s'habiller, et que, s'il était encore de ce monde, l'abbé en aurait transpiré sous son béret en gueulant après le Dabe qui laissait mourir les pôvres et rallongeait l'âge de la retraite.. ( Vous avez des nouvelles du Pierrot vous... Moi non... ).
Et puis un matin... ( Suspense ! ) alors que les gugus de Roland-Garros enfilaient leurs bottes pour une chasse aux escargots d'enfer - Y'avait belle lurette qu'ils ne courraient plus après la petite balle jaune de peur de s'enliser dans la terre du Central - voilà que le zigoto du ciel y va de son clin d'oeil.. D'un rayon plus costaud que ceux de la roue du vélo à Poupou ( Vous avez des nouvelles de .... ) le voilà qui nous taille une éclaircie pour le week-end... Mais si, rappelez-vous, vous avez ouvert grand les écoutilles et refait surface... Vous avez fait mariner les côtelettes et promis d'emmener la marmaille aux manèges qui venaient de s'installer sur la grand'place... Même qu'on avait plus de place pour garer la carriole et qu'il faudrait encore piocher dans les échonocroques pour que les bambinos puissent se goinfrer de barbe à papa...  Bon... Les enfants c'est comme les dieux Incas, ça demande des sacrifices... On se saigne aux quatre veines ( ou plus ) pour que quelques années plus tard, ils vous traitent de gros con, c'est comme ça...
Mais faut savoir... Depuis que le monde est monde, les forains avec leurs chevaux de bois ( sans soif ) et leurs auto-tampons ( A- Mousson ) ils amènent  le gros temps comme les sauterelles la désolation... Le temps de planquer un peu d'oseille en Helvétie et paf ! Il nous retombait des rabasses de flotte sur la couenne, et la température faisait une chute plus grave que ma grand-mère qui s'était vautrée dans l'escalier un soir de mouscaille ( Je vous raconterai un jour )... Du coup, on remballe le matos, on renfile les doudounes et la police est sur les dents... Pas la peine de chercher la crème solaire et le maillot du pt'it, on replonge dare dare dans la farandole des cumulo-nimbus et autres friandises qui nous rendent le teint pâle et nous foutent des Garances * en vitamine D... 
Au Bar des Amis, on a bu du vin chaud avec la femme à barbe et des romanos désespérés qui parlaient de bazarder leurs manèges pour entrer dans la fonction publique... Le moustachu est venu en susurrant sa ritournelle préférée " Le forain dans le mauvais temps qu'il avait donc du courage... age ... age " et s'en était fini de la farce...
* Trait d'humour vaseux. Mais l'Oteur adore Arletty...

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