samedi 5 octobre 2013

MORTELLE RANDONNEE **

J'ai laissé la fenêtre ouverte pour entendre tomber la pluie... Pour moi, c'est comme une chanson de Léonard Cohen... Apaisante et mélodieuse à la fois... Qu'importe que tu n'entendes rien au texte, l'essentiel est dans la voix, la mélopée... Le phrasé digne d'un Kaa qu'aurait abusé de Bensons, la guitare qui crisse un peu quand tu changes d'accord... C'est suffisant avec la nuit...
J'avais passé des journées difficiles, compliquées... A cogner contre des portes fermées, des verrous fermés à double tour pour éviter je ne sais quoi... Comme si nous pauvres mortels avions quelques secrets à garder... Nous ne sommes pas des pyramides que je sache... Surtout que je n'avais aucune prétention à vouloir forcer le cadenas... Pousser le loquet aurait suffi..
L'infini à portée de pognes, mais tellement loin...
J'avais emmené au bout du chemin un pauvre petit cabot qui me disait au moment de la dernière piquouse que la mort est une saloperie in-con-pressible, et que seule la vie mérite qu'on s'attarde un peu avec elle... Qu'il serait bien resté encore un pt'it peu, mais, qu'il fallait comprendre... Il était tellement fatigué... Qu'il fallait surtout pas lui en vouloir de nous faire un peu mal au fond de nos coeurs... Salut petit clebbard, nous ne t'oublierons pas...
J'écoutais les bagnoles qui miaulaient sur l'asphalte mouillé... Les claquettes et le chapeau claque de Nougaro... J'avais un bouquin de Djian à ma droite, le mégotier à ma gauche, et l'idée d'avoir  du mal à accrocher mon wagon à quelque locomotive, quelque soit sa destination.... J'étais de retour chez moi...
** Marc Behm
     Claude Miller.

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