lundi 14 juillet 2014

LAZARE

J'ai mangé jambon purée. Comme quand t'es  à l'hosto, qu'on t'a enlevé un bout de bidoche, une de ces tumeurs qu'on dit malignes, et qu'un grand carabin poilu vient te demander si tu as bien pissé ce matin... Comment tu veux répondre, vu que t'es à moitié dans les vapes parce qu'il faut que tu passes sans trop de douleur.  Pendu après une perfusion qui te transforme le bras en bout de bois et le cul glissant sur la serpillière en plastique qui évite de tâcher les draps en cas de d'avarie, tu cherches vainement la sortie, la jolie maison, la pt'ite couette ou tu ballottais ta pt'ite vie... Mais que dalle ! Y'a que cette lumière sans couleurs, le bruit des brancards qui zônent dans les couloirs comme des zombies en manque... 
Elle est passée où la Marinette des vacances ? Les foires d'empoigne avec les potes ? Les bamboulas sans fin et les pt'its matins froids où tu partais " courir " pour effacer ta gueule de bois....  Y' a  plus que des points d'interrogation ????????? et des infirmières qui ne sont finalement pas si jolies que ça...
Sur la tablette à côté de la carafe de flotte, y'a bien un canard qui annonce que les mouvements sociaux du personnel hospitalier continuent, mais ça n'empêche pas les bourriques de te sonder, te radiographier, de t'enfiler des trucs dans des endroits où seules quelques privilégiées avaient accès... Que pour un peu, ils te brûleraient la plante des arpions pour connaître ton " ressenti ". Comment tu réagis aux aiguilles, aux pilules, aux cachetons qui foutent la gerbe des fois que tu retrouverais la santé trop vite...
Dans le temps, c'était plus simple... Au moindre bobo, t'avais un gonze qui te disait " Lève-toi et Marche". En deux coups de cuillières à pot, tu te metttais à gambader dans la pampa, à mater Marie-Madeleine et dans le meilleur des cas - même Spielberg a pas osé dans son cinéma - tu marchais sur l'eau, content comme Arthur qu'a retrouvé son calice...  Mais c'est des histoires tout ça...  Et puis vous pouvez consulter les écritures, c'est parti en eau de boudin tout ce bazar... Pour quelques pesos de plus, on s'est retrouvé dans le drame Chespierien. Trahison et Golghota sont les deux mamelles des grenouilles de bénitier...
Vous voyez chers paroissiens comme une idée en Amen une autre...
J'ai torché mon assiette, repris un peu de vin, regardé la montagne qui m'a fait coucou et j'ai décidé d'attendre un peu avant de finir en croix. Pas de quoi vendre son âme au Diable Monsieur William...
" Y'a pas d'lézard " m'a soufflé Lazare...
PS : Bon Anniversaire à Monsieur Léo qui nous a quitté un 14 Juillet de l'année 1993. La Faucheuse en rit encore...
Bon Défilé à vous.

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