J'ai rallumé une boutanche de " Vieilles Vignes ". Suzanne a fait les gros yeux. Il était peut-être un peu tôt pour commencer à biberonner, mais j'avais prévu une quiche à midi et mon stock s'ennuyait tout seul dans le cagibi... Je supporte mal d'avoir des réserves - trois litres d'huile, cinq kilos de sucre, deux paquets de farine, et pourquoi pas un livret d'épargne, un char Patton, une vieille collection de Lui des années passées, des photos de famille et des copains d'enfance -. J'suis pas un écureuil. Etre toujours en panne de quelque chose ça permet de rester éveillé. Et puis, je consomme très peu. Comme dirait Mary-Lou, " café-clop " ça suffit bien pour voir venir...
Faut bien reconnaître que le vin n'est pas piqué des vers. Le museau à peine trempé dans la bouteille et te voilà au cul. Tu penses être encore aux préliminaires et la pt'ite fiole s'est déjà rhabillée. " On voit le fond " comme dit mon proctologue préféré...
R'heusement, y'a sa soeur jumelle qui patiente dans le placard... " Ça tu risques pas de manquer " qu'elle bougonne la mégère en faisant sa liste de " courses ".
- Le bout de fil c'est ce qui fait tenir la couture, et la couture c'est ce qui fait le costard - que je réponds malin comme un inspecteur du fisc... Comment veux-tu que je m'habille si je n'ai pas quelques amphores d'avance, je demande..
Le temps de griller les lardons, de préparer l'appareil, d'enfourner le bazar dans la cuisinière qui fait sa belle de mai... Plop, flop... Voilà un autre bouchon qui saute.
Histoire de pas fâcher cette bonne Suzanne, je lui verse un godet.
" Il est bon " qu'elle susurre la Louloute...
Pochtronne va !
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