mardi 5 mai 2015

BON APPETIT

Pop ! Pop ! Voilà notre centenaire qui s'étire et s'ébouriffe derrière ses gamelles. Nous sommes actuellement sur le découpage d'un poulet label rouge garanti sans hormones et rasé de près. Je vous raconterais bien comment la grand-mère plumait la volaille coincée entre ses cuisses, la bassine d'eau bouillante à ses pieds, les plumes volant partout et dégageant une odeur de lessiveuse et de chats crevés,  ou comment le grand-père dépiautait le garenne et donnait la boyasse à bouffer au cabot, mais j'ai pitié de vous... Tôt le matin vaut mieux rester autour du thé-biscotte, et remercier les pontes de l'agro-alimentaire qui nous évitent la gerbe matinale...
Voilà la duxelle de champis qui s'approche sournoisement* accompagnée de la garniture classique. L'oignon qui fait pleurer dans les chaumières, l'échalotte qui pique les naseaux et l'ail qu'est bon pour la circulation sanguine d'après l'Académie des Sciences, mais pas trop pour les baisers d'amour, il faut le savoir...  Notre volaille en salive d'avance, et tous les estomacs de la contrée commencent à glouglouter quand s'avancent les épices exotiques, la gouliche de vin blanc et le cuistot rigolard qui pense aux artères des invités et se demande si une petite lichette de crème normande ne serait pas bienvenue...
Demain c'est promis, je vous ferai renifler un calendos au lait cru, affiné dans nos caves et prêt à s'enfuir à toutes jambes devant un défilé d'asticots bien de chez nous...
Bon App. A vous.
* La duxelle de champis est sournoise, c'est bien connu.

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