lundi 15 février 2016

BOUEE

Bon, tous les ans entre la galette et la fête des bisous, on a les orages d'hiver. La pluie qui grêle-vent ( à confirmer ), les tuiles qui font des petits bonds, comme pour quitter le squelette de la cambuse et un régiment de bestioles affolées qui cavalent sur la charpente. Je l'ai écrit ailleurs, quand tu vis sous les toits, t'es en prise directe avec le binze. T'enfiles le ciré, les bottes et le chapeau en plastoc ( cet trucs qui donnent l'air tellement benêt aux pêcheurs de crevettes ! ) dans l'éventualité ( qu'est-ce c'est que ce langage ! ) où tu te retrouverais, comme pendant la saison estivale ( tu parles d'un mot ! ) avec ta serviette, ton parasol, les tongues entre les dents, à gueuler parce que ta séance de bronzette est gâchée par le gros temps que chantait le Vilain à Moustaches ( Je sais ! Y'avait longtemps ! ). 
Quand j'étais minot, vous savez le bel âge où l'on aligne les pt'ites lettres sur le bord de l'assiette,  que je serrais les fesses devant le Tonnerre de Brest (ou de Bresse pour les amateurs de poulettes ! ), mon vieux grand-père ( pléonasme ! s'écrie l'Akadémie ! Et ces suspensions et parenthèses c'est fatiguant... Au fait ! Au fait ! ) me disait que Saint-Pierre roulait ses tonneaux ou que Catherine des Fiottes ( les sapins, pour les incontinents de l'esprit ! ) faisait son marché. J'ai longtemps cherché qui était ce Saint-Machin. S'il était dans le journal, premier au hit-parade ou dans les pages jônes ( refusé ! ) du téléfon à la rubrique " Vieux Barbu en sandales qui pue l'eau bénite ". Et la mégère des Fiottes, devait foutre le boxon dans les étals pour faire tant de bruit. Réclamer un bout de lard pas trop gras et brailler qu'on lui rende sa monnaie fissa... Le vieux grigou faisait pas le fier pour autant. Lui qui avait connu les sinistres canonnades, le tango des obus et les macchabées qu'on ramasse à la pelle des guerres, avait  une peur bleue ( quelle expression ! Tu peux pas écrire chocottes ou trouillomètre à zéro comme tout le monde ! ) des barriques qui roulaient dans le ciel. Il psalmodiait ( et pis quoi encore ! ) pire qu'un moine bouddhiste en secouant une clochette ( voir Fée ! ) dans toute la maisonnée, priant des divinités qu'en avaient rien à foutre de ses simagrées. Comme quoi - je vous le dis en toute franchise - l'aspirine est plus efficace que la prière pour vaincre les pt'its bobos de la vie...
Forcement, aujourd'hui j'ai moins les foies ( ah ! c'est mieux ! ). Je fais plus dans mon froc ( voilà on y est ! )...  J'ai vu bien des tempêtes, je lis le bulletin météo... Je connais l'odeur du souffre et lape ma soupe sans me préoccuper de l'alphabet...
N'empêche, j'ai toujours une bouée à portée de main...
Bien à vous. N'oubliez pas le pébroque.
P.S : La rédaction précise à ses annonceurs, que l'anecdote du Grand-père fût maintes fois contée par l'Oteur. Donc acte. Comme la donzelle de " Jules et Jim " notre scribouillard a la mémoire qui flanche et le rabâchage au bord des lèvres...  

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