mercredi 27 avril 2016

... / ...

Quand je pense que pour une fois, j'avais des velléités de littérature, me sentais bien décidé à torcher un grabouillis qui soit dans les normes... J'avais paufiné la rédac... La jolie ballade en guise d'intro... Le lieu bien choisi, les chiens, les fauvettes à queues bleues qui s'envolaient à l'instant T comme on dit dans les gazettes... Je me sentais frôler par la mélancolie du grand Harrisson, le Désert des tartares et les Lettres du Moulin de la Sévigné ou d'Alphonse, je sais plus...  Cette foutue baraque perdue au milieu de nul part ( un moment j'avais pensé glisser Norman Bates dans l'histoire rien que pour les cinéphiles... ), abriterait - si tout ce passait bien - une Cendrillon en peau de bêtes, un chasseur de licorne, au pire un type avec la tronche d'Houellebecq... Tout ce qu'il fallait pour corser le récit...  Ces clebs moitié tordus et le tacteur qui démarre jamais quand on a besoin de lui, c'était un bon début...  J'avais la banane à Bébert quand il écrit ses cartes de " Nouvelle année " à sa grand-tante... Tout dans le style, la retenue... Le héros, les pieds dans la bouse, ça c'était une trouvaille ! Une ambiance un peu louche... La cambrousse qui désarçonne le chaland amoureux des paysages bucoliques etc... Etc... La gentille névrose qui s'installe...
Tu parles ! Charles ! Arrivé au milieu de la cour, voilà notre Roro qui me propose de visiter sa nouvelle  trouvaille, un hangar qui abrite des machines bizarres construites essprès pour choper You Porn en live, les cours de la bourse et niquer la NSA... Inutile de préciser que le Rêveur Solitaire en prend un coup... Adieu les intrigues saumâtres, la tempête qui finirait bien par arriver avant le dernier chapitre... Bien la peine de s'user la couenne jusqu'à l'os, de gratter jusqu'à l'épique,  pour tomber sur un geek qui gesticule derrière un clavier pour faire avancer sa tondeuse et allumer la cheminée d'un seul click... Terminés les petits verres de goutte sur la toile cirée, les moucherons collés sur l'ampoule qu'on dirait un pendu à l'envers qui bringueballe chaque fois que t'ouvres la porte des wouaters...   A cet instant, j'ai réalisé que le monde avait changé... Roro le Manchot devenait Dédé le Branché, Robert le Hacker... Conversait avec le fantôme de Steve Mac et les maillots de Zuckerberg... Grandeur et décadence du plouc vivant dans l'air du temps...   C'était moins drôle je vous l'accorde... Et comble de contrariété, ce con avait retrouvé ses deux bras... Madame Suzanne et le souffleur étaient rassurés...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

 H                                                                                                           U                              ...