jeudi 16 mars 2017

MAMIE TONTON

Fifrelette la cadette - souvenons-nous qu'elle rivalise en méchanceté avec la pire des Carabosses, la plus malfaisante goule et mon ex qui n'est pas une sainte non plus - s'aperçut très vite que Mamie n'était pas disposée à regagner le caveau... La moribonde cavalait dans les allées du cimetière, broutait le chrysanthème de toussaint,  retroussait ses jupes, montrait son panty et faisait des avances à un fossoyeur qui n'en menait pas large... 
Par nature, le fossoyeur est un animal solitaire, toujours un peu triste... Un grand échalas mal rasé qui promène sa cotte à bretelles et ses bottes caouïtchou ( pourquoi pas ? ) entre les bouquets fanés, les fleurs en plactoc et les feux follets qui n'en font qu'à leur tête...  Il faut bien admettre qu'avec le bourreau,  l'employé des Postes et l'huissier de Justice - qui sont bien à plaindre eux aussi - le gus fait un drôle de métier... " Pas de quoi fouetter un chat ! " aurait dit un poête à mille francs ( Ha ! ha ! ). 
Le bougre eut beau expliquer à Mamie en lévitation,  qu'il était marida, père de six lardons, dont trois filles et deux poissons rouges, la dévergondée lui promit des outrages et des turbulences qu'il est inutile de décrire ici, tant les chastes oreilles du lecteur en souffriraient  mille maux... Elle déclara mi-figue, mi-tête de veau ( ? ), au triste Bonhomme qui creusait son trou,   que sa copine Mélanie faisait bien pire et que seuls les culs-bénis de la paroisse s'offusquaient de l'usage qu'elle faisait des cierges non encore bénis et de ses trompes de Faloppe...
Derechef ( Hé ! hé ! ) Fifrelette la mauvaise, appela à la rescousse la force publique - des gabelous imbéciles qui venaient de se prendre une toise dans un marché bien connu des Corréziens ( Ho ! ho ! ) - rameuta les juges, pourtant occupés à démèler les malversations de politicards en campagne, Dupont-Moretti toujours sur la brêche, et sa cousine Bécassine pour remettre un peu d'ordre dans le fourbi... Elle en profita pour mettre en douce un coup de saton dans les mollets de Fifrelin qui se marrait comme un bossu devant cette foire d'empoigne... Lequel Fifrelin, cherchait désespérément sa langue qui n'était pas dans sa poche ( Rappelez-vous ! ) en lorgnant une nonne en cornette qui si l'on en croit les archives, donnait aux enfants de choeur des pensées impures...
Pour finir en beauté, le gredin priapique jeta son dévolu sur une bigotte rabougrie en sifflotant un refrain improbable... " Cette fille est trop vilaine, il me la faut... " qu'un Monsieur Brassens n'aurait pas dédaigné...

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