Tiens revoilà mes deux vilains ! Les deux trompe-la-mort en balade... Lui avec sa tête de vieux raisin sec, elle, plus ronde qu'une donzelle de Botero, enveloppée dans un châle de bonne aventure... Z'ont pas froid aux yeux, les sacripants... Par tous les temps, en toute saison, ils béquillent la clop au bec, le pif dans la bourrasque... Ils ressemblent à ces hippies dont mon père me racontait l'histoire, quand enfant, j'avais du mal à m'endormir...Des olibrius qui se vautraient dans l'herbe moitié à poil, vivaient d'amour et de lait de bique en fumant du foin roulé dans du papier journal ( ? )... Ils rêvaient d'un "monde nouveau", adoraient des idoles chevelues pire la mise en plis de grand-mère et, si l'on avait laissé faire, auraient été capables ( d'après les archives de l'école ) d'inventer des jolis mois de mai et des lendemains qui chantent...
Je vois bien qu'ils ricanent, chicanent quand ils me croisent... Voudraient encore tenir la chandelle du passé... Du No future qu'ils rabâchent sans cesse quand je tripote mon aïe, et leur dit qu'à leur âge, fumer comme des locos, c'est pas bon pour leur avenir... Mais je crois qu'ils s'en foutent... L'autre fois le vieux - qui me mate avec ses yeux crochus et sa mauvaise haleine - m'a dit " qu'une fois sorti du séisme, on se foutait pas mal de l'épicentre... ".
Vieux bandit va !
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