Il s'activa dés le matin. Lissa ses moustaches, et se fit la raie de côté qui avait enchanté de tout temps ses ancêtres... Il consulta ses fiches. Mit à jour la liste des femelles à engrosser au plus vite que lui avait légué son paternel avant de calancher sous les coups vachards d'une tapette à mouches. Il réserva une table au Panier Fleuri pour un gueuleton mémorable qui ferait date dans les annales - en terrasse si le temps le permettait - et se promit, entre la poire et le fromage, d'honorer au plus vite ses glorieux aînés.
Le malheur fût, que sur le chemin du gastos, il rencontra une saleté de moucheron, qui l'embringua dans des tours de cartes, des affaires politiques et des matchs de foot qui ne finissaient jamais.
La journée se déroula néanmoins sous les meilleurs auspices. On s'installa peinards sur une crotte de chien toute fraîche pour deviser des affaires du monde, et l'arrivée d'une colonie de gaillardes fourmis qui rentraient d'une expédition punitive chez les gardes-côtes italiens, ne gâcha en rien les agapes et quelques paillardes que l'assemblée reprit en choeur...
Quand le soir tomba, que la lumière blanche du réverbère l'attira vers le néant, il s'aperçut qu'il avait perdu les " bonnes adresses " de papa, et que pour la gambille, c'était râpé... Il était trop tard pour les pirouettes qui assureraient sa descendance et le versement des allocs qui mettaient bien de la joie dans les foyers.
Il disparut d'un coup en chouinant que vraiment la vie est trop courte...
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