mardi 5 juin 2018

RUE DU PRE.

Pourquoi voudriez-vous que je me brise les noix à changer quelque chose ? Le monde tourne bien sans moi... Le sang palpite dans les veines du matin, quand Machin ouvre sa boutique de fruits et légumes et que le gars de la ville use ses pincettes à ramasser les mègots, les écouteurs sur les feuilles à prendre des déflagrations de Métallica ou la dernière goualante à la mode dans le ciboulot. Le ciel fait l'ardoise au-dessus de nos têtes, la paulisse municipale surveille ses orodateurs, et si je prenais par le bras cette girafe blonde qui, toutes voiles dehors, les yeux encore chargés de l'amour de la nuit, court vers le chagrin, que pourrais-je espérer ? Un torgnole sans doute ou des cris d'orfraie qui alimenteraient la rumeur publique et les clebs écrasés du coin... Alors, je pose mon derche sur le banc encore humide de rosée. Je surveille le grand gaillard, debout près du kiosque qui ouvre l'Equipe... Je l'envie un peu de pouvoir se tenir sur deux pattes sans prendre garde au temps qui passe - la jeunesse vous donne des options incoupçonnables - d'ouvrir, les bras bien tendus,  les pages du canard qui débordent de la prochaine Coupe du Monde des footeux ou des résultats de Roland-Garros... Le monde tourne je vous dis... Le sport n'est-il pas le nouvel " Opium du peuple " ? Faudra que je demande au vieux Karl...
Va bien falloir que je rentre au gourbi. Je vais pas me mettre à compter les gouttes de pluie qui d'un coup, me tombent sur le pif.... En plus, j'ai oublié mon rapapluie...

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