Le manchot de Moravagine m'a réveillé au milieu de la nuit en gueulant que c'était pas normal... Que s'il avait connu la légion, les tranchées, la bouillasse de la première pouillerie, les poux et ses potes qui tombaient comme des mouches, c'était pas pour des clous ! Qu'il méritait un peu de reconnaissance dans cette " rentrée littéraire " pleine de manchots pleurnichards qui racontent leurs angoisses, leurs états d'âme passque papa couchait avec la bonne pendant que maman chassait les grands fauves entre Nation et Bastille ( ? ).
- Quand je pense que j'ai pondu une " oeuvre " avec un seul bras et un dictionnaire, courut le monde tout de traviole, et qu'aujourd'hui, on adule l'autre chocolat suisse de Federer - un type qui serait bien incapable de faire un ace avec une seule paluche - parce qu'il est un as de la raquette, ça me troue la gabardine ! a bougonné le vilain...
Rodgers, du fond du cours, s'est fendu d'un revers lifté dont il a le secret, s'est préparé une fondue entre deux sets, en disant que la littérature c'étais pas son truc, et que pour arriver à un tel niveau dans son "sport", ça lui avait coûté un bras et quelques vertèbres...
" Match nul " que j'ai soupiré en tentant de me rendormir. Rajoutez à cela qu'une nana embrassait à pleine bouche le soldat inconnu, en susurrant " Jeux de mains, jeux de vilains " vous admettrez que mes nuits ne sont pas simples...
Morphée.
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