Je le répète, Marinette. A défaut de voyager dans nos têtes, on voyage sur nos pattes... Des petites balades journalières, familières, pour restaurer la chaudière et la pétaudière... Une habitude qu'on a prise, comme Roro le Manchot qui, tous les matins, prend son journal et lape sa chopine de blanc... Quelques kilomètres passés à lambiner sous les arbres, dans les cailloux-choux-genoux. Qu'importe le temps, la tempé... Le t'it cheval de P. Fort ( 1872-1960 ) n'a peur de rien, et nous non plus... Vous figurez pas... On n'est pas des furieux non plus... Jamais vous ne nous verrez avec un podomètre, une boussole, un machin qui règle la pendule, et crie Help ( en anglais dans le texte ) quand les oreilles vous chauffent, et que les flatulences vous guettent...

Sapés comme des peaux de bêtes, on prend quand même le temps entre deux bosses, de rouler un peu de tabac, en discutaillant des choses de ce monde... On badine comme les locataires de l'hospice qui font leur footing quotidien, entre le parc et le parc...

Peut-être bien qu'on est des petits vieux, d'ailleurs, c'est pas exclu...

Le Merle Baladeur.