Je suis allé à l'Etat Civil pour déclarer mon décès. Les ronds de cuir n'ont rien compris. M'ont dit qu'il fallait attendre que je sois vraiment mort, carbonisé, tout prêt de la crémation pour prétendre exister ( ? ) en tant que maccabée... J'ai eu beau expliquer que je ne voulais déranger personne avec de la paperasse,  que mon testament, comme celui de Monsieur Georges, tenait en deux pages et trois bouts de ficelle, et comme il y avait quelque temps que je ne participais plus au denier du culte, que monsieur l'abbé me faisait la gueule, et me refusait l'absolution, évitant ainsi aux cloches de sonner la mi-temps, et de réveiller les mioches de la crèche, que déjà c'est pas facile de les endormir les morpions, tous énervés qu'ils sont par le changement climatique et les têtes de liste des Européennes. 

M'ont dit de continuer à vivre... De ne pas m'en faire, mon heure viendrait bien assez tôt, et les croque-morts connaissent leur boulot... J'ai regagné le gourbi à toute pompes ( funèbres ), me jurant qu'on ne  prendrait plus à faire le glandu à la Mairie, que j'allais imposer mes réformes, n'en déplaise à Jupi, et que... Si  le Bon Dieu l'avait voulu... L'en turlu...