jeudi 26 septembre 2019

joker.

Et puis, il y a les autres... Ceux qui ne se déplacent même plus, parce que plein les rotules. Ceux qui ont un passé en surpoids, et charabiatent à longueur de temps des vieilles lunes qui n'intéressent plus personne. Ceux qu'on a rayé de la carte, qu'on ne veut plus voir, fusse ( ? )  au dernier rang de cette classe en surnombre... Ces mauvais qui seraient capables avec leurs souvenirs à la noix, leurs " Batailles d'Hernani " de casser encore quelques fauteuils, de foutre le feu aux rideaux en geulant comme des roquets " I can't get no... ".
Il faut les voir ( les entendre ), ramasser les miettes de leur vie de pain rassis, en chantonnant l'intro-piano de " Let's Spend the night... " qui - et c'est bien là son moindre mérite - vous reste dans les feuilles pire une impro du vieux Coltrane... Ceux qui pactisent avec le diable, se noircissent au jus de coton, et finissent flingués par un mari jaloux. Vous voyez de quoi je parle...
Vous les verrez parfois, en pluie et en chagrin *, la morve au pif, hanter les vide-greniers des années de braise, Lady Madonna sous le bras, à la recherche de soucoupes magiques ou de quelques pépites du Commissaire, qui fût, à sa façon, un fameux blueman... C'est aussi ça le blues... Un matin, tu n'entends plus les synthétiseurs, tu as la truffe enrhumée, et si un diablotin vient à te demander le blaze de ce type qui mourut au pied du Dakota Building, un triste jour de l'hiver 1980, tu demandes un joker...
* J.Brel peut-être...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

 H                                                                                                           U                              ...