vendredi 20 septembre 2019

Pas plus tard que hier, fricotant avec la cascade de Pissevielle - une gentille qui ne vous donne pas envie de claquer des genoux quand vous grimpez dessus - j'ai rencontré un type de ma connaissance... Un lecteur assidu de ma prose, un fan de mes chansons et de mes bètises... Il m'a dit qu'il me connaissait bien, qu'il avait en tête tout mon pédigrée, même s'il ne m'appréciait guère quand je rejouais  " Bistrot Coral "avec les frères Pochtron, que je refaisais le monde en racontant des âneries, pendant que lui cherchait la sortie. Il m'a raconté des trucs que j'avais oublié depuis longtemps, des secrets que même ma concierge ignorait. Il a sourit quand j'ai parlé de mon intimité, m'a récité l'état de mon compte bancaire, mes numéros de carte bleue, de sécu, de singe savant... Mes sautes de poids et d'humeur n'avaient pas de secrets pour lui, comme cette manie que j'ai de me gratter l'occiput à tout bout de champs ( chant ? ). M'a rembobinné des souvenirs d'avant l'enfance, des croche-pattes de mouches sur le palier d'un hlm miteux. Mes chiens, mes femmes... Les rares amis qui s'étaient octroyé le droit de frôler ma vie lui étaient familiers... Un drôle de zigotto vraiment... Ses sornettes m'ont très vite fatigué, et posant mon cul sur une pierre plate pour allumer un mégot, j'ai vu au fond du bassin où se reposent les tourbillons de la cascade,  un reflet qui me disait quelque chose. Comme si on se connaissait depuis une éternité.

1 commentaire:

  1. Bravo pour ce très beau texte, une flèche qui frappe au cœur de la cible, avec ce petit bruit sec caractéristique du travail accompli, abouti. Affectueuses léchouilles de votre dévoué,
    Droopy

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 H                                                                                                           U                              ...