Bien sûr que je possède des cahiers secrets, des journaux éponymes, des petits carnets et des pages cachées, recouverts de peau de hérisson dont les épines se dressent à l'approche d'un étranger, d'un impétrant qui ne connaîtrait pas le mot de passe, et voudrait faire le malin, persuadé, le guignol, qu'il pourrait craquer mon disque dur d'un seul coup de clic... Qu'est-ce que vous croyez ? Que je vous laisserai pousser avec moi une barque de souvenirs sur le Styx, en attendant que ce benêt d'Orphée se retourne, histoire de mater ce qu'il a laissé derrière lui... Que nenni mes bons... Il n'est pas né, celui ou celle, qui trouvera au fond de mes tiroirs la moindre trace, reniflera les fragrances ( refusé ! ) du parfum de mes lettres d'amour, de ruptures... J'ai, cachée, sous mes tapis, planquée dans mes armoires, une foule dont vous ne connaissez pas l'étendue, des chevaux qui galopent par-dessus les croix oubliées dans la grisaille du temps, quand j'écrivais sur mes feuilles blanches et mortes, des mots  pour le faire passer le-----------------------------------------------------------------------------------------
temps.