dimanche 23 février 2020

La chasse.

Dans la cuisine, les hommes fument. Autour d'une tasse de café et d'un verre de goutte, ils bougonnent, discutent... Faut-il traverser la sapinière par ce temps de cochon, ou se mettre en poste au bord du champs de la Jeanne ( ? ), là où la harde a ses habitudes... Ils ont laissé leurs fusils et leurs cuissardes dans l'entrée, pendant que la sorcière sort du four une morbiflette à vous chauffer les entrailles, un morceau de gigot froid, et aligne les chopines, au cas où...
Dehors, enfermés dans une cage de Sparta, les chiens enclenchent leurs gps, rameutent tout le patelin en gueulant que faut y aller... Le sang n'attend pas...  Les caniches à pompons, les bassets à rallonge, les " Trente millions d'amis " ne sont pas invités à la noce... Ces bestiaux-là ont les crocs, les poils qui se dressent, et les oreilles tombantes... Des taïauts plein de muscles, de bave, et de mauvaises intentions... Comme leurs tristes cousins de Sologne qui traquent le cerf, rabattent la bête, et dépècent ses entrailles... C'est con les chiens. Ca marche au sifflet, à la trique, à la gamelle... Mais ça pisse aussi sur les tapis des rombières ( libérez les bichons ! ), ça bouffe les pantoufles et, pardonnez-leur, ça chope aux mollets les pandores et les facteurs, histoire de défrayer les chroniques martiennes ( ? ) et de rigoler un bon coup. C'est pour cela qu'on les aime aussi...
A l'instar du vieux Clifford, j'ai vu les clebards installés autour de la table, grignotant des vieux os tous rongés, et des rêves femelles, pendant que les hommes tiraient sur leurs chaînes en gueulant à la mort... C'est con les hommes, ça n'entend jamais la colère qui gronde...
Demain les chiens.
Clifford D. Simak.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

 H                                                                                                           U                              ...