mardi 28 juillet 2020

Le transistor.

Il faut voir ( ou plutôt entendre ) comme la musique file de partout. Elle saute par les fenêtres, dévale  dans les rues se jouant des flics, des carrioles, et des manifestants jamais contents qui défilent en cadence pour demander du pain et des jeux de loto... Un vieil accordéoniste a cru la choper dans son piano à bretelles, mais voilà que la belle est déjà tout en haut, à sonner les cloches, entre deux enfants de choeur qui jouent des burettes, en pensant à la Religieuse (?) qui les laisse sur le flan... On aurait vu le Barbichu sur sa croix, donner le rythme à ses punaises, lassé qu'il est des Evangiles qui ne swinguent pas assez à son goût, et la Madone pousser le blues à faire pâlir la grande Ella et ses soeurettes. La maison mère a démenti ces allégations douteuses,  mais le doute demeure... Le Fils, comme un braillard bien connu des sacristies, rêve " d'allumer le feu " dans les Cathés de France, et de Navarre... Est-ce bien sérieux ? L'avenir nous le dira...
La coquine s'acoquine avec des merles beaux parleurs, des joueurs de flûtiaux, se glisse dans la tête de la petite joueuse de piano qui pense à Frédéric, et si vous la perdez de vue ( ou de l'ouïe ?), c'est qu'elle boit le verre de l'amitié avec la fanfare municipale et les pompiers...
Ecoutez la rapper dans les oreillettes des jeunes bandits de la rue. Alanguie, et pouffiasse sous les néons des jazzeux, sapée comme un douairière au bal de l'ambassadeur... Dans les ascenseurs, les super-markets ou dans les îles lointaines, elle tam-tam à tout va, s'amuse de siffler faux dans la bouche d'un gamin...
Et le silence dans tout cela me direz-vous ? Il se glisse ( le silence ) entre une noire, et un blanche, pour faire bonne " mesure " quand je m'endors près de mon petit transistor...
Je rêve un peu dans les limbes...  L'été... L'eau saumâtre d'un canal où des morpions barbotent la trique au vent... Jooonny attend que la nuit revienne. Il est number one, poussé aux fesses par de jeunes Cailloux qui viennent de pondre un tube planétaire... Et puis soudain, la revoilà... En avant la zizique !
Je fais une pirouette, un double salto, et retombe sur mes fesses, pire Ubu sur son cul (?). Goodby Jimmy Reed ! La voix enrhumée du vilain canard résonne pire les trompettes du Vénéré... Un blues tout près de Tom Waits, et les guitares de Maggi'es Farm. Bon Dieu, nous voilà repartis pour cinquante ans !
Portez-vous bien.

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