lundi 24 août 2020

Le Chef ( 4 ).

 C'était un jour de chaleur comme les autres... Les autorités conseillaient aux populations vulnérables, fragiles du coccyx, et du futur, de se tenir au frais, d'économiser les gestes futiles à l'ombre des vieux chagrins qui vous revenaient dans la mouille en uppercuts salaces. On passait le passé en fines couches sur la commode de grand-mère. Un vernis qui d'après les dires des mauvaises augures, finirait pas s'écailler, se dissoudre, digéré par les bouquets d'asticots qui dormaient au fond des tiroirs.
Dans le livre*, Fat Man trimbalait ses trois cents kilos de gras en haut de la colline de Garden Hills, pendant que Jack O'Bryan - une absence digne de Beckett - rôdait dans l'ancienne mine de phosphate. L'immobile est maître dans le désert ( Le mainate s'interroge ? ), et ce bouquin me collait aux pattes depuis quelques décennies... Je l'avais lu, relu, perdu, oublié sur la banquette d'un train, donné à un ami, trompé avec l'ennui,  racheté à un bouquiniste rachitique (?), rangé sur l'étagère entre le papa Ferdinand, et le fiston ricain Charles ( Pulpe ), histoire qu'il prenne sa place dans le bestiaire...  Qu'il retrouve la famille, les cousins de banlieue. Ceux qu'on feuilletait distraitement entre deux tétrastiches au moment de l'apéro.
C'était un jour de chaleur comme les autres... Les autorités préconisaient le port du masque, le lavage des pognes, tous les machins qui éloignaient le virus, la Vie devant Soi... Des jours mauvais s'annonçaient et inquiétaient le Chef... Cette rentrée serait morose ( on ne pouvait même plus compter sur le PSG pour faire passer la pilule ! ), pendant que Dolly, la danseuse du cirque, refaisait son monde, là-bas dans les collines de Garden Hills... 
* Nu dans le jardin d'Eden.
  Harry Crews.

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