vendredi 18 septembre 2020

Sanitaire...

 Rencontré le Yves de la Crochère du revenait du bois. Ces vieux fourneaux son infernaux. Toujours sur la brèche à dépieuter un bout de luzerne, raccourcir un morceau de taillis, piocher, pelleter une parcelle de radis, plumer une volaille ou faire la pige aux jeunots du XXIe... Jamais tu les trouves au même endroit. Des vrais feux follets... Lui et la " Boulette ", sa bergère depuis soixante ans, pas maridas pour autant, pas pondeurs de mioches, sans descendance aucune, peut-être quelques lointains cousins, partis à la ville depuis longtemps à bouffer un veau d'or en forme de crédit longue durée... Des qui ont bagnoles, écrans plasma... Des zozos bardés de certitudes, malaxés de chaînes infos, suiveurs impénitents de tendances, et de trottinettes électriques, que le chant du coq dérange, comme le bruit des tacteurs, et des tronços... Des abonnés au super-net,  et au mal de dos, qui rêvent de retour à la cambrousse, mais ont la trouille des guêpes, détestent les mouches, et les bouses de vache qui se collent sous les mocassins à glands... Ce benêt d'Alphonse voulait la ville à la campagne... Et pis quoi encore ! 
Je ne sais pourquoi, le gredin aux yeux plein d'avenir, m'a demandé mon âge... Bientôt septante... Ben moi, j'suis né en trente-huit, ça m'fait quatre-vingt trois, qu'il m'a dit en rigolant... 38/83 le coquin est malin comme une fouine...
On s'est fait l'accolade après un serrement de pinces rugueux, sans même penser qu'on franchissait les barrières, et le règlement sanitaire... Pas de quoi être fiers... Mais bon, à nos âges, les racines ne craignent plus grand-chose...
Journal Confus.


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