- Au four et au moulin, on s'est tourné les pouces / Tous les fainéants du coin se la sont coulé douce / Les mangeurs de bitume, les cloches, les croque notes, Ont posé sur l'enclume un marteau sans fausses notes /
- Les chats de la voisine grimpés sur la gouttière / Ont maté la cuisine, et puis la cuisinière / Qui s'activait dare dare les mains dans la farine / A rouler des bâtards, des choux, des tartes fines /
- Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse / Aux comptoirs des bistrots, y'avait quelques apaches / Qui parlaient en loucedé de faire des mauvais coups / De s'en aller braquer des coffiots de bijoux / Y'avait quelques chinois, des copains du père Brel / Des voyous, des malfrats qui s'étaient fait la belle / Jeux de mains, de vilains, y'avaient des petites fées / Celles qui rendent bredins les bourgeois enfumés /
- Par l'odeur des cigares, qui regardent trimer / Des milliers de trimards par l'odeur alléchés / Des Havanes à grosses panses qui gardent bonne mine / Regardent à la dépense jusqu'au fond des usines /
Dans ce triste bestiaire, il y avait encore / De très beaux militaires, très fiers dans le décor / Au fond des cimetières, on avait mis les morts / Qui du fond de la terre chantaient " encore ! encore ! encore !"
- Au four et au moulin, tous ces morts de misère / Faisaient pas les malins sous les croix des calvaires /
De proverbes, pas besoin, on n'en avait que faire / On savait que demain, il y aurait la guerre /
3 Septembre 1939.
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