Le croirez- vous ? Voilà que notre baudet se passionne maintenant pour les prévisions météo... Du matin au soir, il a le pif plongé dans les cumulos, les nimbus, les stratos, et la hausse des températures... Ne rate plus les gugus qui font les zouaves devant les cartes, à gesticuler, de la flotte jusqu'aux genoux pour donner des nouvelles de Pompon, le matou sauvé in extremis de la noyade... Tout juste s'il ne se relève pas la nuit pour voir la position de la lune, mater l'espace, savoir si par hasard, un astéroïde neigeux ne se prépare pas à nous tomber sur la margoulette. Pourquoi faut-il qu'il connaisse le temps qu'il fait à Istambul ou Novotcherkassk ( champion, le scrabble ! ) c'est un grand mystère. Il faudrait prendre conseil auprès de Madame Suzanne qui connaît bien les lubies du bonhomme.

Il y a peu, il ne s'intéressait qu'à l'histoire de la musique à travers les âges, faisait l'exégèse de l'oeuvre du Glorieux Moustachu, ou surveillait le niveau des chopines... Aujourd'hui, seules la montée des océans, la force du simoun qui débosse les chameaux, et Senor Météo, la chanson de Carlos qu'il passe en boucle, l'intéressent... Madame Bobinneau très inquiète, lui a offert un baromètre pour calmer ses ardeurs, un abonnement à Météo Ciel, mais rien n'y fait... Obsédé par les dépressions qui vienne de l'Ouest, et la banquise qui fond, le baudet perd la boule... Le voilà qui scrute le ciel, s'intéresse à l'hydrologie, au " cul de la vieille " qui se ferme, et annonce le sale temps, au matou qui se gratte derrière l'oreille...

Il faut dire , à sa décharge, que cette pluie qui tombe sans interruption, comme la vérole sur le pauvre monde, entre en compète avec le virus... Sont aussi chiants l'un, l'autre...

Le Merle farceur.