Je le sens le Bonhomme. Il est là. Toujours... Il me surveille, un peu goguenard, mais toujours bienveillant... Le sourire en coin, et la moustache en alerte, il se penche sur mon épaule, me gratte derrière l'occiput quand je m'égare vers une rime de bazar... Il sourit quand je dérape, que je m'emberlificote en gueulant que " c'est pas juste ! " qu'il faudrait que je m'appliquasse ( ?) un peu, grosse faignasse que je suis devant le chantier... Si j'étais un guignol, un farfadet imbu de lui-même, j'écrirais " comme Père et Fils " mais non, cette paternité là est trop lourde à porter... D'ailleurs, il ne voulait pas de mioche... On ne peut même pas prétendre se mettre sous son influence... Ce serait se mentir à soi-même... Il y a des montagnes que l'on ne peut JAMAIS franchir, des escalades impossibles au commun des mortels... S'il prend ombrage quand je le porte aux nues, c'est qu'il reste modeste en toute chose... Je n'écris que des petites chansons se plaisait-il à dire... Tu parles Charles ! Quel rimailleur un peu sensé n'est pas tombé sur les fesses en lisant ne serait-ce qu'une ligne, trois bons mots qui vous font fermer le ban, vous renvoient à vos chères études...
Soyons justes, d'autres aussi ont fait leur place, l'ont poussé du coude... Qu'il laisse un peu de ragoût dans la gamelle... Qu'ils en soient remercié ici, ils nous font passer de belles républiques...
Quand il m'arrive de m'esbigner sur quelques vers, à vouloir chanter la dame et ses doux attraits, illico, me vient cette strophe pas piquée des hannetons :
Que jamais l'art abstrait, qui sévit maintenant,
N'enlève à vos attraits ce volume étonnant.
Au temps où les faux-culs sont la majorité,
Gloire à celui qui dit la vérité.
Et me voilà refait !
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