Ca arrive toujours un jour, l'autre... L'emmerdeur qui décide de passer la tondeuse, quand tu as commencé une sieste bien méritée... Le camionneur qui renverse sa remorque de migrants au carrefour, que ça fout un bazar sans nom, avec les pandores qui courent partout en gueulant Vos papiers ! Vos papiers ! Le collectionneur qui te les brise parce qu'il manque une dent à son ramassis de timbres ( comme si qu'on n'avait pas de souci avec nos ratiches, nous )... Pire, le poilu qui t'invite à bouffer des côtelettes dures comme des semelles de godasses, qui crame les saucisses, et que t'oses pas lui dire que t'es végétarien, parce qu'il est poilu, mauvais coucheur, et taillé comme un menhir... Cherchez dans votre tiroir à malices, je suis sûr que vous trouverez ce genre de désagrément qui vous font avaler la vie de travers... Ou alors, vous êtes à l'ehpad, moitié moisi, tout bancroche dans un fauteuil à roulettes, à chier dans votre couche, à rêver de Jacques Brel, avec cette infirmière bizarre qui ne pense qu'à vous faire des lavements, vous tailler les oignons des panards, en lorgnant votre livret de Caisse d'Epargne... Ca ne s'arrête jamais, je vous dis... Vous en voulez encore ? Des malfaisants qui réclament votre avis sur tout et n'importe quoi, qui veulent voir votre fiole, et votre bulletin de santé, à la Une, des chicaneurs qui lorgnent vos pensées derrières votre masque mis de traviole ( ou pas mis du tout )... J'en passe, et des moins bonnes...

Quand le diablotin vous fout un peu la paix, il arrive que des instants magiques, sereins, froufroutant comme de la lingerie fine, viennent mettre un peu de sucre dans la tisane... Tant pis pour le diabète, et les artères ! Profitons de ce couple Berruréen qui nous r'vient de la ville tout guilleret de n'avoir plus que le bruit des sapins, et des piafs dans les oreilles, pour entamer une retraite de centenaires... M'ont l'air de sacrés gaillards, ces deux-là... Pas du tout fâchés avec la bamboche sous le grand saule, et les tartines de beurre au t'it déj... Une bonne sieste, un air d'accordéon, et vas-y mon Léon ! Me racontent  que chaque fois qu'ils retournent dans le marigot pour " régler leurs affaires " Mirabelle, leur chienne, qu'ils adorent plus que ce Vénéré Président, tête à claques, qui leur promet une réforme, qui ne va pas les aider à payer les traites de la cambuse, Mirabelle donc, leur tape une déprime de première ! Sacrée Mirabelle ! Tu penses bien que vautrée dans la pelouse, à renifler les mulots, elle n'a plus envie de retourner dans la niche, de renfiler la camisole qui force à crotter dans le caniveau ! Même plus encline à bouffer le facteur, la coquine...

On se congratule, on parle du temps ( ben oui... ), et moi, vous me connaissez, profiteur, et malin comme Pinuche, je  promets que quand ils pendront la crémaille, j'viendrai prendre l'apéro...

Histoires de rien.