samedi 18 décembre 2021

 Bien sûr qu'ils tapent la discute, tchatchent comme des commères quand vous passez. Ils se penchent une peu, comme pour mieux vous voir, ou lancent leurs racines vicieuses, savoir si vous avez les guiboles tout terrain... Y'en a même qui iraient jusqu'à vous balancer un restant de sève sur le pif, quelques gouttes de pluie oubliées sur le feuillage, quand ils ne vous saupoudrent pas de sucre/glace, cette saleté qui se glisse dans le col, et vous mouille le bas du dos,  histoire de vous entendre brailler que Merde ! Y'en a marre de la banquise, j'suis pas un ours blanc ! Ils vous chantent la carmagnole quand le vent leur souffle dans les oreilles, qu'ils ont du mal à tenir sur leurs pattes, et si par hasard, Monseigneur tape trop fort (dans une autre saison),  ils sont pas chiens... Vous mettent un peu d'ombre sur le caillou, une jolie façon d'éviter l'insolation fatale qui fripera, à coup sûr, votre perruque en peau de fesse...
Bien sûr, vous parlons ici de machins tout tordus, tarabiscotés, emmêlés l'un, l'autre, pire dans une orgie romaine. Tous fiers, d'abriter des colonies de bestioles qui vous sucent la couenne en passant. Tous garnis de guirlandes d'épines qui vous strient les nerfs, comme si les nimbus du vaccin ne suffisaient pas... Tout ce beau monde ne fait pas le fier pour autant. Sait bien ( le monde ) qu'un olibrius du patelin d'à côté (?) pourrait d'un coup de serpe les transformer en rames de haricots, ou en arc à deux balles pour son morpion qui se prend pour Guillaume Tell. Ce tueur de pommes...
L'avenir n'est pas garanti m'a dit une vieille branche qui traînait sur le chemin, comme la main coupée de Blaise Cendrars..
Restent les autres... Les majestueux centenaires qui trônent au milieu du champs, mais qui s'emmerdent un peu... Tailler la bavette avec les bestiaux qui paissent, n'est pas chose facile. Et tous ces piafs qui logent chez eux gratos, qui chient partout, ces oisillons qu'arrêtent pas de jacter qu'ils ont la dalle, jusqu'à point d'heure... Quand c'est pas les amoureux qui glougloutent de la glotte, font des minauderies avant  la vilaine gueule de bois du temps passé. Pareil pour les aristos, les essences précieuses, les bois de santal, et autres fourbis des beaux salons...  Eux n'ont qu'une crainte, finir en bahut Empire à la con, en pied de table, ou dans la cheminée d'un nobliau amateur de céramique...
L'avenir n'est pas garanti m'a murmuré Le grand chêne. Le bougre s'en est bien sorti... Notre Vénéré en a fait une chanson qui ne nous laisse pas de bois...
Carnets de voyage.


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