lundi 17 janvier 2022

 Trop tôt le matin. J'ouvre mon cahier. C'est la nuit. A hard d'ays night écrivaient Chespire, ou les Beatles, il y a longtemps, je ne sais plus. A la radio, un type parle de Paco Ibanez. J'ai l'oreille distraite, et le crin fragile. Un peu froid aussi. Penser à enfiler des chaussettes, les extrémités c'est important... 
Je sais les gens qui dorment. Les gens qui rêvent. Ceux qui, après une nuit blanche trouvent enfin les bras de machin, le pote à Cocteau. Les comateux qui cachetonnent derrière les grilles neuroleptiques, les vieux, les vieilles, les bébés, les fainéants, et les amoureux qui s'étirent au fond des draps. Et tous les malades alités depuis longtemps qui rêvent de marcher, ou de sortir du tombeau. Le chien dans son panier qui bave un peu, les paumés du pt'it matin. Voilà Brel parlant des femmes à Denis Glaser, une couche- tard, un oiseau de nuit, fardée comme un pharaon. Souvenirs du matin, chagrin... Je connais les insomnies, et les crises des lève-tôt qui s'arment de patience... Le bleu du néon qui clignote devant l'entrée des Urgences, la pendule insatiable qui compte les heures. Le café clop devant l'écran soumis à l'agrypnie de l'autre, et le jour en jachère qui se demande bien ce qu'il fout là... Je sais tout cela.  Ce que j'ignore, c'est où, et comment faire une " grasse matinée " et ça, ça m'emmerde un peu...
Journal confus.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

 H                                                                                                           U                              ...