jeudi 19 mai 2022

 Maria, et Josépha, les deux frangines Bonenventura ont sorti les chaises pour s'installer à l'ombre du grand mur, juste en face des jardins ouvriers, là où le 13 septembre 1944, Sylvia Rosa Matalira tomba sous les fusils allemands de la débâcle. La petite plaque aux lettres dorées brille sans arrêt, rappelant aux assassins en herbe ( les jardiniers, souvenez vous ) qu'il faut bien quelquefois mourir pour des idées, n'en déplaise au moustachu goguenard, qui pour se faire pardonner, réjouit pendant longtemps, toute une génération de vieux rigolos, amateurs de gros mots, et de gorille en rut.. Les deux espingouines ressemblent à s'y méprendre aux mamas siciliennes, ou aux vieilles sorcières corses qui lancent des sorts aux touristes en pantacourts, cette vilaine engeance qui salit tout, crache son Co deux, et fout la trouille aux pigeons de la place du Quatorze Avril... Encore une page d'histoire, pas jolie, jolie...
Il y a grand monde au banquet des gars qui se grattent les oreilles, et les roustons, jactent sur le temps qu'il fait, sur le prochain gouvernement, les donzelles en tutu qui donnent chaud, et toujours, le même Président... Les crève la soif, va en bière, rouleurs de mécaniques,  qui tiennent permanence dans la rue, lorgnent sur la barrique du voisin, puisque quand y'a plus d'vin dans mon tonneau, ils n'ont pas peur de boire mon eau... C'est des Paulos, des vieux merlans, marlous, des harengs qui se dessèchent dans la saumure du monde à grands coups de parlotes, de fais pas chier, creuse ton verre... Des mousquetaires du carton, du petit tapis vert, là où se joue leur avenir entre deux coups de dés...
Journal Confus.

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