Le type appuyé contre le mur qui donne  encore un peu d'ombre, n'en n'a plus pour longtemps avant de se mettre à fondre, lui, et son panta long, son pull en laine, et ses godasses d'une autre saison. Il doit revenir ( le type ), d'un long voyage aux pays Caribous, d'une absence prolongée dans les limbes, ou il a simplement oublié de mettre à jour ses données, de pousser le curseur à l'heure d'été...

Les autres... Tous les corps verticaux, les tous droits, les penchés, bossus, les gros, faux maigres, les vieux, les vieilles, ceux qui penchent sur le bac philo, ceux qui repeignent les façades, les noyés en carriole, les hauts perchés qui ont pris un coup de chaud sur la marmite, les phraseurs ennuyeux ( je ne cite personne ) tous, vont et viennent dans le chaudron, à petits pas vers l'ennui, ou gambadant vers la fête foraine, la parade des clowns, ou les Animaux fantastiques... 

Et moi, et moi, et moi, avec tous mes chinois, mes joueurs de tambour, mes petits mots balourds, je regarde le type appuyé contre le mur qui n'en n'a plus pour longtemps... Soyez sympas, rembobinez ! me souffle Michel Gondry dans un océan de glaçons...

Arrêt minute.