J'ai vu des araignées partout... Des mahousses, genre tarentules - qui n'avance pas recule - poilues comme les d'ssous de bras de Gisèle, penseuses, pansues, qui bouloutaient d'un air distrait des moucherons qui ne verraient pas la nouvelle loi sur le pouvoir d'achat, les coupures de courant, et les fricassées d'incendies qui ne vous donnaient pas envie de devenir " soldat du feu ". " Frères humains, vous qui mourrez " murmuraient ces saletés, que t'avais envie de leur foutre un coup de balai dans la gueule, une roquette ruskoff sur le coin du museau, comme ça se fait aujourd'hui dans l'indifférence caniculaire (?)... Mais bon, c'est déjà le bazar partout, on allait pas rajouter un massacre d'arachmachins, devenir criminel de guerre pour des bestioles pleines de pattes... Et puis tout le monde a le droit de vivre non ? 

Y'avait aussi des toutes petites qui se carapataient sous les tapis, grimpaient aux rideaux pire une bignole en émoi, des mâles peureux qui avaient la trique, risquaient leur vie pour un t'it moment de plaisir, des toutes noires racisées à mort, des métisses qui se déhanchaient au son d'une salsa endiablée, des blanches à pois rouges, meilleures grimpeuses du Tour, des qui manifestaient contre la fermeture des usines, des qui étaient pour, ou contre, tout contre ( Ah Sacha ! ) et par dessus tout ça, ma pomme, qui en ouvrant les écoutille décida in petto de faire un grand ménage dans la cambuse, et d'aller se taper une toile avec Babette... L'affaire fut faite dans les meilleurs délais, seulement perturbée ( l'affaire ) par une invasion de souris venues d'on ne sait où... Vraiment, une drôle d'affaire...