" Mais rassures-toi Madeleine, j'irai jusqu'au bout de tes aventures... La guerre approche... " La phrase traverse le salon, se carapate sous le meuble, comme la poussière, et les mauvais souvenirs se planquent sous le tapis. La pluie est imminente, mais ça n'arrange pas mes affaires... Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Je vous l'accorde nous sommes, d'après nos maîtres chanteurs en état de guerre. Ca craque de partout, et les coutures du froc explosent, laissent voir des culottes pas jojo... Un tas de gugus aux fesses pas propres dictent leurs lois : Militaires, économiques, religieuses ( Attention, les mollahs, votre jeunesse va vous couper la barbe ! Bien fait pour vous ! ) morales, immorales, toutes les crisounes des pantins de l'ordre, pendant que d'autres hésitent entre torchons, et serviettes, s'insurgent contre les démiurges qui ricanent, se regardent la raie dans des parlotes sans fin... C'est l'escalade vers la panade, les gnons, et les torgnoles de la maison Borniole... Mais dans ce bordel sans nom, que vient faire Madeleine ? Ses aventures ? Je connais celles du Baron de Munchhausen, du brave soldat Svejk, de Tintin au Tibet... Les délires de Vincent, les frasques de Lautrec. Je peux vous raconter celles de Gisèle, avec qui d'ailleurs, j'ai eu une aventure justement, mais Madeleine ? A peine si j'ai souvenir de la donzelle qui fait poireauter le pauvre Jacques pour manger des frites chez Eugène après avoir pris le Tram trente trois... Ca fait pas la rue Michelle, disait mon vieux père, un philosophe buveur ( ou l'inverse, je sais plus... ).

 Si quelqu'un avait la bonté de retrouver mes cachetons (?), je lui en serais bien reconnaissant, comme le Mort du même nom...

Journal Confus.