Vous z'allez me dire, quoi de plus naturel que de préparer un joli morceau de poiscaille un premier avril... Les vieux caramels mous comme moi, se souviennent des farces, des blagues, et autres bétises qui faisaient tourner bourrique le bon sens, mettaient cul par-dessus tête les donneurs de leçon, jusque dans les médias où Raymond Zitrone* annonçait le rachat de la tour Eiffel par un touriste américain, ou la promesse des politicards d'être sans beurre, et sans reproches... On se racontait des bobards rien que pour le plaisir, la belle époque... Aujourd'hui, le premier avril est un jour comme les autres. Plus de besoin de galéjades à deux balles. Les zéros zozos s'en chargent toute l'année... La terre qui est plate, et le sperme de chameau qui donne bonne mine, plus besoin de poisson... La grande zigouille dans ma tête, m'a plutôt fait penser, devant mon filet de merlan (association de fariboles douteuses sûrement), à cette Lettre ouverte au colin froid de Jean Edern Hallier, quand il crucifiait Giscard, ou emmerdait Mitterand avec ses pamphlets ravageurs. Ha ! Le joyeux énergumène ! Le vilain pyromane littéraire, le bordeleur (?) de la Rotonde ! Que de bons moments avons nous passé avec ses émissions de télé hautes perchées, sa démesure, et sa mèche folle ! Baroque, déjanté, volontiers pornographe (pour la bonne cause !), mais la plume acérée, ce grand flandrin (?) nous aura fait passer de bonnes lunes. On n'en fait plus des comme ça, je vous jure ! Depuis les frasques du Gorille, et de sa mauvaise réputation, on n'avait pas vu un tel bazar... On vit une triste époque, que je me suis dit, en versant un filet de citron sur ma panure à l'anglaise...Vivement demain...
*Voir Léon.
Journal confus.
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