Le jour qui se lève tard, ça ennuie les gens qui se lèvent tôt. Il n'y a qu'à voir les quelques loupiotes qui clignotent aux fenêtres voisines. De tristes ampoules sans même un lustre pour les pervertir (?), pendent du plafond pire les vilains de Montfaucon. Les gens ont d'autres priorités, enfin, ceux de mon quartier... On n'a plus guère le loisir de se fabriquer un intérieur "cosy". Au mieux, tu tapes dans Ikéa, au pire chez Emmaüs.  Le "chagrin" des petites gens se résume au bus qui les emmène vers l'usine, au ça va, et toi ? parfums monoprix, et fringues camaïeu... Faut faire le plein avant que ça ferme... On parle de suppressions d'emplois, de restructurations... Alors, le lustre de grand-mère, y'a belle lurette, qui prend la poussière chez "Ma Tante". Si la nuit, tous les chats sont gris, c'est que les gargouilles de la Cathédrale manquent de souffle (?). Le Bon Dieu trime comme un âne pour quelques pièces, quelques congés au bord de la mer, ou un roosbif du dimanche. Vous pouvez rire, charmante Elvire, je ne vous raconte pas Germinal. Aujourd'hui, le malheur est plus pernicieux, les fiers ouvriers se font rares, robotisés qu'ils sont par l'I.A. Le Temps des cerises n'est plus qu'une rengaine sifflotée par des vieux prostatiques... Quelquefois, je grimpe dans ce foutu bus, où l'on attend que le jour se lève, et que les matous gris reprennent des couleurs...