Premier bain dans l'eau glacée du lac. Les marmots appellent leur mère, perdus qu'ils sont dans le labyrinthe qu'ils ont creusé dans le sable étalé par les municipaux, sans faire gaffe a semer des cailloux pour retrouver leur chemin, comme le Poucet de la fable. Les mères se dorent la pilule recto-verso, pensent une seconde à refiler ces mioches à un ogre de passage qui les dévoreraient (les mioches) tout cru...  Les crèmes solaires prennent le pouvoir, et les vieux mateurs, le périscope en alerte, réchauffent leurs abatis, et leur libido foireuse dans des fauteuils de plage en grattant leurs pustules, pendant qu'un héron sceptique (depuis les histoires du Jeannot, les hérons sont sceptiques, que voulez-vous...) s'envole, et lâche discrètement quelques fientes sur les planches à voile en goguette... Y'a même un petit transistor vieux comme Mes robes qui pousse la chansonnette pour faire danser les saucisses dans le barbecue... La petite mousse est de rigueur qui fait roter des poilus en marcel. Même la camarde fait une pose, et pense à la supplique d'un auteur à succès...   D'où me viennent ces idées à la noix ? Sans doute remontent-elles tout droit de mes orteilles gelés. Encore quelques jours, et nous ferons "la planche" tranquilles sans craindre les engelures, et les dingueries de l'eau froide...

Journal confus.