Je sais ce que vous pensez. Le voilà revenu avec ses histoires de bistrot, ses blagounettes à deux balles ( une seule suffirait pourtant !  ), son humour tellement niais, que la boutade nous monte au nez... Déjà que l'on fait l'effort de lire sa prose, malgré les soubresauts du compteur, et Mamie qui tarde à passer, faut qu'on se fade ses salades... Que nenni, mes bons ! Ce matin, que du vrai, du saignant ! Elevé sous la mère, comme dit Monsieur Vallet ( et non Fallet, pas de méprise ! ), mon boucher adoré. Que je finisse dans le galure de Geneviève de F. ou dans la piscine de Brégançon avec Manu, et ses flics en colère, si je mens ! 

 Hier, installé à la terrasse du Bar du Pirate, un estancot recommandé aux amateurs de tatoos, et de muscadet bien frappé, je comptais les voitures pour me faire des souvenirs (?), et digérer un saumon à l'oseille hors de prix ( quel talent ! ), quand deux croque-morts tout de noir vêtu, et sans doute un peu tristes - c'est l'apanage de la profession - s'installèrent à la table d'à côté. Curieux de nature, pour compenser une timidité maladive, je leur demandai pourquoi les héritiers ne leur avaient pas payé la tournée, le t'it godet de fin,  comme il est d'usage dans un enterrement réussi... Ce bon Georges en aurait avalé sa moustache ! Lui  qui payait un verre,  aux chevaux même, dans une calembredaine que personne n'a oublié...

  Je m'abstiendrai chers lecteurs de vous narrer l'histoire de ces deux empêcheurs d'enterrer en rond. Sachez seulement que ma joie fut  intense, quand ils commandèrent... Deux bières...