On suppose qu'à cette époque, l'Ancêtre ne connaissait pas les impressionnistes. Encore moins les fauves surréalistes... Comme Badinguet d'ailleurs... Enfin, on suppose. Le bougre n'était pas bavard. Gentil, peinard, mais pas bavard... Je serais trop content, si je pouvais lui ressembler, moi qui ai toujours le robinet qui fuit... S'il ignorait le bandeau d'Apollinaire, le pont Mirabeau, ou la main coupée de Cendrars, il ne rabâchait pas ses vingt ans fracassés dans des tranchées mortifères, le vice sans vertu, la fleur au képi, la peur au bout du fusil. Cette vie tendue entre une charrette à bras, la tour Eiffel toute fringuante, le moteur à explosion, et le siècle nouveau qui s'annonçait en paix. La suite lui prouva que non... Dans toute vie, il y a une suite. Bonne ou mauvaise. On naît par un hasard biologique, dans un spasme, chantait jadis un chanteur à succès... Le reste n'est qu'empilement... 

Memento.