vendredi 26 avril 2024

 Y'a un genre de rapace qui tourne autour de chez moi. J'aimerais bien l'appeler épervier, faucon, ou balbuzard, parce que j'aime bien les noms, mais j'y connais rien en rapace. Les seuls oiseaux de proie que je reconnaisse, c'est les agents du fisc, ou les gabelous qui me taxent pour ivresse sur la voie publique, ou miction sur les fleurs du monument... Bref, la bestiole ( dans le doute; nous l'appellerons bestiole) tourne autour du pot, mate l'imprudent mulot, l'insouciant souriceau, et le gars qui sort des clous... D'un coup d'aile, le bestiau grimpe haut dans le ciel, pire Callas dans les aigus, tournicote, fait le malin, sans doute parce que je le regarde (ces oiseaux là me semblent imbus de leur petite personne), et zou ! Le voilà qui plonge, façon cormoran en folie... Je le perds de vue dans les buissons. Je me tords le cou, savoir ce qu'il fabrique... Si par hasard, il ne s'est pas fracassé contre un morpion sur sa pétrolette, la carriole du boulanger, ou l'ambulance qui fonce droit dans le mur, la faute à un vieux qu'aurait fait un malaise, ou perdu le nord (le vieux, pas l'ambulance !). Les vieux ça crée toujours des problèmes, c'est pour cela qu'on ne les aime plus, passé un certain âge, ils encombrent le paysage, salissent l'avenir avec leurs charrettes à roulettes, et leurs maladies de peau... Quand il revient se poser sur la branche, un gigot d'agneau dans le bec, je me dis que la nature est cruelle... Mais faut bien que tout le monde vive... Tu boulottes, ou t'es boulotté... C'est la vie qui nous entraîne vers la mort...
Journées d'Avril.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

 H                                                                                                           U                              ...