Ce matin me levant, me suis trouvé surpris.
Il manquait quelques dents dans la boite à causer.
Ca faisait quelques vents sur la menteuse moisie,
qui dehors, ou dedans sent fort le cendrier.
La petite souris dessous mon oreiller
n'a pas mis de piècette, pour que je puisse aller
jusqu'au café du coin me rincer le gosier
jusque chez l'épicier chercher un peu de vin...
L'avare souricette, l'avaricieuse bestiole
m'a dit tu es trop vieux pour toutes ces fariboles.
Tes ratiches gâtées, tes chicots déchaussés,
ne valent pas un sou, en face des dents de lait
des moufflets, des titous, des mioches, et des marmots
qui auront bien le temps de souffrir de leurs crocs.
Comme si devenu vieux, on pouvait se passer
de faire des envieux d'un joli ratelier
d'un sourire au grand air, d'une haleine sucrée.
Pourquoi donc faut-il que l'on doive croquer
le plus petit crouton, la plus petite miche,
rogner l'os de mouton, s'esquinter les ratiches ?
Je ne saurais vous dire, mais je vois dans la foule,
la foule des vieux barbons, s'amener en loucedé
des jours de semoule, de mal-bouffe, de dentiers...
Et ça, çà me fait chier. N'avoir plus de clavier pour
un pianiste comme moi, vous laisse comme un grand
vide. Et je compte pas les rides...
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