Ce matin, je prends le café avec Paco. Je l'aime bien Paco. Sa voix douce, et grave, en aurait fait un excellent crooner, s'il n'avait dans la tête cette pensée libertaire, cette poésie des mots, qui froissent les "honnêtes gens", et les babouins de l'audimat. Il a fait une belle carrière... Un pédigrée rempli de fêtes de l'Huma, de réunions anarchiques, de luttes ouvrières, de manifs anti-fachistes (en ces temps-là, c'était le Chili de Pinochet, la CIA, et la Baie des Cochons qui occupaient les esprits).  Le caudillo lui a fait bien des misères, l'a foutu en cabane avec les Basques, les opposants, les "rouges"... Il fut de tous les combats, et aujourd'hui, avec son regard de vieux clèbard, sa guitare de gitan, y'a pas à dire, le bougre reste de bonne compagnie... Rajoutez à celà, qu'il troussa les vers du Bon Maître sans prétention aucune, et vous comprendrez que mon caoua du matin, n'a pas bssoin de sucre, que la mala reputacion accompagne gaiement les croissants... 

 Promis, demain, je prends l'apéro avec François... Un vieux ronchon aussi qui n'a laissé que de bons souvenirs.. Une tranche de vie plutôt saignante...