dimanche 8 septembre 2024

 Si vous lisez ces lignes, vous entendrez la rivière, toute contente de faire enfin de la musique, après cette longue période de disette, quand les poiscailles bronzaient au ras de l'eau, le ventre à l'air, ce qui, vous le savez, n'est jamais bon pour le menu fretin. Vous entendrez le vieux dans sa cuisine qui frise des moustaches bien connues, cherche en vain d'autres roses dans la beauté des choses d'un poète coco... Les derniers pèquenots du Ht Jura, les rustiques vosgiens, les gardiens de brebis, le doigt levé comme à la communale, vous parleront de vieilles histoires sorties de derrière leurs fagots, des ragots de sorcières qui occupaient le long hiver. Les grives, le civet de lapin, ou de sanglier avalés d'un coup entre deux coupes de bois, parce que la faim vous chope le ventre quand le ratichon du village sonne la cloche. C'est vrai qu'à cette époque, y'avait que l'église, et le soleil pour donner l'heure du casse-croûte. Vous pousserez sans doute un gros soupir, entre tartine, et confiote, penserez que ces temps n'existent plus que dans les ronces d'un balourd, qui pour un peu, vous casserait les oreilles avec des chanteurs morts, des couettes en mini z'upes, des révolutions de pavés,  et des allumettes en boite (?), et vous auriez raison. Les pommes dans le tonneau, les premiers champis, les chiottes au fond du poulailler,  ce n'est plus des choses qui font rêver. Que voulez-vous, on fait avec... On a les souvenirs que l'on mérite, et puis, c'est la faute à la rivière...
Journal Confus.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

 H                                                                                                           U                              ...