mercredi 25 juin 2025


 Le facteur de Jour de fête, ça me rappelle une histoire... 
 Le Crêt c'est rien qu'une grosse bosse, que les rescapés de la Grande Boucle viennent grimper pour faire un peu d'oseille, et se taper le casse-croûte offert par l'assoc des cyclos du coin... Les plus connus, les ceusses qu'on a vu à la télé, signent des casquettes, donnent des bidons, font l'accolade à des grisonnants ventrus, filent une bise aux donzelles en maillot, font des "selfies" pour la postérité, avant les bombinettes sur la goule... Des Poulidor à la retraite, des blaireaux arthritiques que ces vieux là,. Toujours à chicaner parce que l'échappée n'est pas arrivée au bout... Y'a aussi les primes promises par tous les boutiquiers du coin, et mes bons, c'est là que ça devient rigolo... Voilà-t-y pas que le Coussin pèteur, le magasin de farces et attrapes, celui qui vend en loucedé des fumigènes, des pétards aux petits voyous du quatorze juillet, balance dans le cirque cinq cents euros à celui du peloton qui passera le dernier sur la ligne ! L'idée était bonne. Ca valait bien une tournée de bière tiède...
 Du coup, nos forcats de la route, qu'ont des lardons à nourrir, une barraque à payer, un plan retraite en carafe, commencent à s'épier pire des coucous dans le nid du voisin, ralentissent l'allure, pédalent en arrière... Les premiers de cordée reculent, ça pue le gruppetto,  ça se regroupe autour de la voiture balai, ça joue du dérailleur à l'envers... On se bouscule à se foutre dans le fossé, on saute son tour, et le sprint final devient un défilé de gastéropodes, qu'on appelle escargots chez les spécialistes de la persaillade, et de l'haleine chargée... Quand la nuit tombe, tant de temps passé à flemmarder, ils finissent tous bras dessus, bras dessous, préférant le ruissellement du capitalisme au bouquet d'fleurs de la mariée... Ce fut un chambard de tonnerre de brest ! comme dans la chanson... La bérézina des bicyclettes de Fernand, Firmin, Francis, et Sébastien, les cuculs qui courent aux fesses de Paulette dans la chanson du vieux Montand...
 Faut dire aussi qu'arriver dernier, c'est pas plus facile que de finir premier, contrairement à la fable bien connue, et qu'un peu d'artiche vaut bien la baisouille humide de la femme du maire...

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 - La peinture, les mots, et la musique aussi.    Une union des arts, nécessaire à la cicatrisation    d'une vie abîmée.    C'est le...