mardi 20 mars 2012

JOURNAL D'UN MAL POLI ( EPILOGUE )

Le comité de lecture des éditions "Motus et Bouche Cousue" m'a retourné mon manuscrit avec la mention " Nous n'habitons pas la même rue. Fréquentons pas le même quartier "... Ça m'a un peu chamboulé la rate, surtout que leurs arguments ne valaient pas tripette... Z"ont pas su ( ou voulu les sagouinces ) voir ce qui se cachaient derrière cette prose. Toute la sensibilité d'un oteur écorché vif comme un garenne. La classe, que dis-je... Le génie... De ces formules savamment choisies, brillantes comme une enseigne Mac Do dans les carpates, le côté picaresque, voire pagnolesque des personnages... La description infaillible de la rue qui sent pas la rose  entre le Balto et mon gourbi. L'atmosphère étouffante des situations que même le père Simenon en a bouffé sa bouffarde. Et pompon sur le béret - c'est mieux que la cerise sur le gâteau à mon avis - les constantes allusions grivoises, que redis-je, sexuelles, qui feraient passer Monsieur Frédéric Dard ( pour qui j'ai beaucoup de respect ) pour un perdreau de l'année...
Ma vie n'aura été qu'une longue suite de vicissitudes et de refus. Refus de divulguer ma bonne parole. Refus de délais de paiement par mon percepteur. Refus d'obtempérer de mon matou qui pisse hors de sa litière. Ce gros con qui me refuse la priorité... Etc.. Etc...
" De refusades en refusades, il mangeait toujours la même salade.. " ( En mi, do dièse, sol.  A la tienne Etienne ! )
M'ont expliqué aussi que j'avais omis de mettre certains maux qui attirent le poiscaille, qui mettent du sel dans l'existence, du beurre dans les épinards, bref, des machins qui rehausseraient mon bla bla.  Quelques exemples pour éclairer votre loupiotte, bande de fiottes ( j'ai rien trouvé d'autre pour la rime... Cocottes ou marmottes c'était bien aussi ). Séquoia, batracien, platine, instance, comminatoire, chromatique, soupe à l'oignon et à la grimace, magnanime, substantiel, et surtout... Le plus important, l'indispensable... Epilogue... Fallait trouver une conclusion, un happy end, une fin - qui justifie les moyens - une pièce de cent sous pour clôturer les ébats ( Comme dirait Pinuche, un gars qu'a pas sa langue dans sa poche... )
Ca valait bien que je vous tartine un point final à cette plaisanterie. Comme une bignole qui retourne à ses escaliers après avoir vidé ses poubelles. 
Figurez-vous, que je ne fréquente plus guère le Balto. J'ai beau être magnanime. Le regard de batraciens en instance sous un séquoia ( Je sais ça veut rien dire, mais j'en place quatre d'un coup...) de tous ces apôtres me chagrinait d'une façon substantielle et comminatoire. Et paf ! Deux de plus ! Je me suis rabattu sur le Bar des Amis. Et là... Mes enfants... Devant une soupe à l'oignon - le compte y est presque -  le père Manichouille m'en a appris de belles... D'après le vieux  issu de la branche Manichouille pour les hommes et Cornidouille pour les femmes - faut toujours être précis, je vous dis. Comme une horloge helvète - depuis cinq générations, le Grand Marcel fricoterait depuis belle lurette avec la belle Hortense et ne serait pas étranger à "l'accident domestique" arrivé à ce bon Cornélius.
" J'ai la preuve, je sais qui c'est l'assassin... Parce qu'à ce stade vous pensez bien gentils lecteurs, on parle de tuerie, de boucherie... Pas d'un banal coup de jus ou d'un coup de marteau sur les patounes... 

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