samedi 3 mars 2012

JOURNAL D'UN MAL POLI (REPRISE)

Ce matin, je croise Monsieur Pantecruche qui a du vague à l'âme. Les longues tentacules qui lui servent de bras grattent nerveusement l'arrière gauche - Un poste délicat au foot - de ses esgourdes de basset, lesquelles secouées par tant de frénésie, ressemblent à deux girophares en folie sur une voiture de pompier, ou à la devanture d'une jeune fille en fleur découvrant l'anatomie de son promis. Je ne vous raconte même pas les yeux en lanterne de fiacre, la menteuse bavouilleuse qui pend tristement sur son menton en galoche. Une gueule de Picasso sous amphètes, voire d'un Francis Bacon (sur tartines grillées) un soir de déprime... - Vous avez une tronche en accident de chemin de fer mon bon Pantecruche, que je lui glisse de la manière chafouine que j'affectionne pour balancer des vacheries à ceux qui ont le bonheur en berne...
- Z'avez pris l'autobus en biais, ou c'est le fisc qui vous fait des tracas, subodore-je de la façon honteuse que j'ai de me réjouir du malheur des autres... Remarquez, j'aime bien la couleur écarlate de vos portugaises. Vous avez l'air d'un figurant dans une panouille fellinienne... Pipo le Clown qui mate la Fée Clochette... Jacques C* devant une tête de veau...
Emu devant l'air faussement contrit que je prends pour tremper mes doigts dans l'absurdité de la vie des autres, mon croque-mort préféré me baffouille l'étendue du désastre...
- Ben... Vous voyez bien... Ce temps estival - Un vrai temps de charlatan soit dit en passant - m'avait donné quelques idées... Des envies de galipettes, de roulades dans le gazon, encore un peu humide certes, mais bien suffisant pour quelques pirouettes acrobatiques. Au risque de choper une pneumonie ou de déraper sur une grenouille en voyage d'affaire, j'ai emmené ma libelllule se promener le long de l'étang (sont durs) espérant que ce soleil rigolard lui réchaufferait les mandibules.... - L'auteur ayant oublié depuis longtemps les leçons de science naturelle et n'ayant jamais tué de chats, doute fortement que les libellules possèdent des mandibules. Les lecteurs attentifs rectifieront d'eux-même cette anomalie naturaliste -. Bref, nous voilà bras dessus, bras dessous, croisant sans broncher des chômeurs dépressifs - des futurs clients pour ma petite entreprise - l'endroit étant propice aux noyades en tout genre, quand ma petite luciole croise un papillon de nuit qui rentrait d'une soirée certainement trop arrosée vu l'état de son smoking et des sabots à bascule qui perturbaient son équilibre... J'avais dans un excès de joie de vivre qui ne m'est pas coutumier, laissé sa laisse et son colier dans le corbillard... Erreur oh combien funeste. Oh ! rage, oh ! désespoir,.. Fatalitas et carambouille... En deux coups d'aile, la belle s'était envolée.  Le temps de chercher quelques vérités dans cette histoire, elle bivouaquait dans le costard fripé du poivrot. Agrippée à l'abdomen du vilain, prête à se faire pollenniser comme une marguerite en chaleur. Une sacrée garce de fumelle, je vous le dis moi... Ils ont butinés un moment, comme de vieilles connaissances, et ont disparus, emportés par le vent fripon du vieux moustachu... Vous vous rendez compte ! Une bestiole a qui je ne refusais rien, que ma vieille mère adorait... Et vous la connaissez ma daronne, elle laisse pas son fils adoré fauter avec la première venue... Me reste plus que les sites de rencontres, les forums de fesses et les A. A. (Amoureux Anonymes bande de distraits !)
J'ai versé une larmichette de circonstance avec le ventru, maudit toutes les libellulas odonates - Larousse 2011 - tout en lui souhaitant, avec l'air vachard dont j'use habituellement pour enfoncer un peu plus ceux qui sont dans la mouise, une bonne journée...
Demain, je vous raconterai comment on attrape les mouches avec du vinaigre.
* Peut-être ma seule vérité dans ce fouchtras. Va savoir...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

 H                                                                                                           U                              ...