vendredi 3 mai 2013

CHRONIQUE LE TAON ( FIN )

Le dernier larron de cette bande de croquants, lui, avait tourné carrément troglodyte en furie au fonds de sa masure. Il vivait dans le noir, tapi dans sa cheminée, vieille tarentule cabossée, le fusil de chasse à portée de main au cas où ces sales boches reviendraient...
C'était le chaînon manquant entre le néandertal et bibi ( qu'est pourtant pas une lumière ), le moyen-âge et les spoutniks qui commençaient à saloper le ciel. Fallait faire gaffe... Pas trop l'asticoter et, s'il te tendait une pomme, valait mieux éviter d'en croquer un morceau, rapport à un putain de conte qui fait peur aux loupiots et endort les princesses pire qu'un discours à l'académie... Un vrai cas pour une thèse de carabin je vous dis... Tout près de la bête... La rumeur voulait qu'il ait laissé mourir son frère sous des piqûres d'abeilles et que, la voie étant libre, il ait couché avec sa soeur... Les Borgia à côté, c'est du pipi de chat... Il me foutait encore plus les boules que les jars cités plus haut...
Heureusement, il recevait peu de bafouilles l'ignoble...
Un jour, y'a bien fallu que je me lance... Une signature à récupérer... Comme d'hab, l'Aministration ne se doutait pas de ce qu'un simple pli pouvait causer comme tourment.. Les ronds de cuir derrière leur lustrine venaient de déclarer la troisième guerre mondiale dans le crâne du pt'it facteur...
J'ai frappé, d'abord prudemment, puis plus fort... Finalement, transpirant de trouille comme la prochaine victime de Norman Bates je suis rentré dans la cambuse... Et là... Faut lever le voile devant tant de sucepense... Le vilain était en train de croustiller dans la cheminée... Il avait rippé dans les braises, et ça commençait à sentir fort le cochon grillé ( Voir plus haut )...  Déjà à l'époque, je me mêlais pas des affaires des autres mais là fallait agir...J'ai gueulé si fort que les vaches ont failli faire le veau avant l'heure  et que la fermière s'est ramenée dare dare pensant que le salopard était en train de m'estourbir...
On l'a sorti du barbuc, téléphoné à l'homme de science, aux pompiers, à l'ambulance et à la météo puisqu'on avait le bignou sous la main...
On l'a plus jamais revu... Il a finit tout propre sur lui dans un plumard d'hôpital, tout seul, tout usé et tout petit dans les draps blancs d'un lit à barreaux... Longtemps chaque fois que je passais devant la baraque, j'avais comme un frisson qui me secouait l'échine..
Ca aurait fait un beau sujet pour Depardon....

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